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"Baby Shark", "Popcorn"... Quel est le secret de ces musiques qui vous rentrent dans la tête ?

Vous les connaissez aussi, ces musiques qui rentrent dans la tête en une seule écoute et qui n'en sortent plus. Ces "vers d'oreille", aux caractéristiques assez similaires, rencontrent parfois plus de succès dans certains tympans.

Article rédigé par Augustin Arrivé - édité par Phéline Leloir-Duault
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les musiques entêtantes sont désignées sous le vocable de "vers d'oreille" par les chercheurs. Illustration (ANTHONY PICORE / MAXPPP)

Popcorn de Hot Butter, Baby Shark de PinkFong, etc... En deux secondes, on a ces chansons dans la tête pour toute la journée.

Cela fonctionne aussi avec des chansons plus personnelles. Le phénomène est appelé par les scientifiques des "earworms", des vers d'oreille. Nicolas Farrugia, chercheur en neurosciences cognitives à Brest, aux laboratoires Lab-Sticc, les a étudiés, en récupérant le travail de collègues britanniques qui avaient comparé 3 000 morceaux considérés comme entêtants. 

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"La première caractéristique : ces morceaux qui restent dans la tête sont souvent un peu plus rapides, avec un tempo de 124 pulsations par minute contre une moyenne de 115 à peu près", indique-t-il.

"Une autre caractéristique, c'est le fait d'avoir des mélodies qui sont assez génériques et faciles à retenir, avec une mélodie qui commence par monter, puis qui descend par exemple comme le morceau Ah vous dirais-je maman : ça monte et ça descend donc c'est facile à prévoir", explique-t-il.

"Une autre caractéristique encore, ce sont des sauts – des gap – dans les mélodies. C'est marrant parce que c'est le cas de Popcorn. Cette note à l'octave plus basse à la fin de la mélodie : il y a des petits intervalles en haut, puis après un saut vers cette note grave. Et je pense que c'est peut-être ce qui rend cette mélodie assez mémorable", conclut-il.

Certains plus sensibles que d'autres

Les trois éléments pour capter l'auditeur sont posés, mais certains y sont plus sensibles que d'autres. Nicolas Farrugia a comparé la forme, l'anatomie des cerveaux de personnes plus ou moins sujettes à ce désagrément. 

"En ce qui concerne les zones auditives du cerveau, ce qu'on appelle le cortex temporal, qui est sur le côté, il y avait des variations dans le volume du cortex auditif primaire qui étaient liées au fait d'avoir plus ou moins souvent de la musique dans la tête."

Nicolas Farrugia, chercheur en neurosciences cognitives

à franceinfo

Quant aux déclencheurs des "vers d'oreille", il n'y a parfois même pas besoin de passer les mélodies. "Si je vous dis 'Banc public', ça va déclencher dans la tête de certains la mélodie de Brassens", s'amuse-t-il. On aurait pu finir sur pire.

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