Benjamin Clementine : la musique pour ne pas devenir fou
Il est Anglais, mais c’est dans les rues de Paris qu’il a trouvé sa voie, et sa voix. Benjamin Clementine, 26 ans, a chanté dans le métro parisien et est devenu au fil des mois un véritable chanteur. Il sort son premier album cette semaine, At least for now .
Benjamin Clementine n’est pas tout à fait inconnu. On l'a découvert, il y a deux ans, avec une poignée de chansons et une histoire qui pèse son poids : un jeune Anglais, d'origine ghanéenne, qui a un jour tout plaqué (Londres, sa famille, des études d'avocats) pour débarquer de l'Eurostar à Paris, sans rien. Il a connu la galère, les nuits froides et les canapés au détour des rencontres, et s'est mis à chanter pour vivoter. Il a alors croisé la route, au bout de quatre ans, de professionnels de la musique qui vont croire en lui.
Évidemment le scenario de l'inconnu découvert dans le métro est séduisant, mais il ne faut pas s'y arrêter : se concentrer plutôt sur l'intensité de ses chansons, qui sonnent comme si ce garçon libérait des mots restés depuis longtemps en travers de la gorge. Ce grand jeune homme taiseux et charismatique, ne s'étend pas sur les raisons qui l'ont poussé, subitement à traverser la Manche, seules ses chansons parlent de blessures, familiales, amoureuses.
En interview, Benjamin Clementine évoque aussi les artistes qui l’ont inspiré : Erik Satie, Nina Simone, mais aussi Léo Ferré ou Brassens, puisqu'il admire leur travail sur les mots. Il parle de Paris, évidemment, où sa galère, loin d'une bohème romantique, lui a servi d'électrochoc émotionnel pour se découvrir chanteur. "Je ne veux pas faire pleurer les gens mais j’étais dans une situation de survie donc je n’avais pas le choix. En dehors de la solitude, deux choses sont ressorties de tout ça : la folie ou la mort. La mort n’était pas une option, la folie oui et pour en réchapper, je devais créer quelque chose ", confie le chanteur sensible, toujours sur le fil. Sa première tournée est prévue en mars.
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