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Cabaret Vert 2013, le festival écolo-compatible de Charleville-Mézières
Cabaret Vert s’est hissé en 8 ans en première division des festivals français d’été qui comptent. Du 22 au 25 août 2013, la manifestation de Charleville-Mézières attend 75.000 personnes avec une affiche éclectique de qualité où Beady Eye côtoie Asap Rocky, The Offspring, Wu-Tang Clan ou Alt-J… Son fondateur Julien Sauvage nous explique ce qui fait la singularité de ce festival écolo-compatible.
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Temps de lecture : 5min
1er secret : chouchouter les festivaliers
Difficile aujourd’hui de se distinguer en tant que festival dans la jungle des petits et grands raouts d’été. A moins de proposer une programmation de niche (Hellfest, Astropolis), ou de faire preuve d’une véritable audace en dénichant des talents méconnus, les festivals affichent tous plus ou moins les mêmes noms, majeurs ou pas, les mêmes têtes obligées du cheptel en tournée de saison.
Dans ces conditions, qu’est ce qui fait la différence ? L’ambiance et la qualité de l’accueil ! Cabaret Vert l’a bien compris : chouchouter les festivaliers et le millier de bénévoles qui encadrent et animent le festival est un des partis pris majeurs de ses organisateurs.
2e atout : bière artisanale et sanglier à la broche
« Là où l’on tire notre épingle du jeu c’est qu’on a pris soin de ne pas tout baser sur l’artistique », explique son fondateur Julien Sauvage. « Beaucoup trop de festivals aujourd’hui n’ont aucun projet, aucun fond, aucun objectif autre que la rentabilité. Rien n’est fait pour le confort du public, rien n’a été pensé : n’y a pas de décor, le prix de la bière, pourtant industrielle, y est très élevé, la nourriture est surgelée… Nous c’est tout le contraire. »
« On a refusé un très gros chèque de Heineken parce qu’on préfère travailler avec de petits brasseurs artisanaux. Pour la restauration, c’est pareil, on ne fait appel qu’à des structures locales et les plats sont un peu travaillés. Il y a aussi le sanglier à la broche pour jouer la carte territoire à fond, quitte à se caricaturer un peu."
"Côté déco nous avons également beaucoup investi. Certes, ce n’est pas ce qui va faire venir le public, mais je suis persuadé que ce sont ces petits détails, et pas la programmation pure, qui font la réussite de l’évènement et donnent envie de revenir. Nous avons un public de fidèles qui ramènent chaque année de nouveaux copains.»
Premier de la classe sur le développement durable
Ce parti pris découle en réalité de l’axe majeur qui a présidé à la fondation de Cabaret Vert : celui qui lui vaut le sous-titre un peu pompeux d’« Eco-festival rock et territoires ». « L’objectif principal au départ était de mettre en place un projet dynamique pour améliorer l’image du département des Ardennes », détaille Julien Sauvage. « Conjurer la sinistrose ambiante dans cette région économiquement tendue. Les Ardennais sont très fiers de leur territoire mais souffrent d’une image déprimante ».
Dès le début, s’adossant sur les bonnes volontés locales de ce territoire assez vert, Cabaret Vert a élaboré une charte de l’environnement et s’est soucié, bien avant les autres, de développement durable. Mais « la sphère du développement durable n’est pas qu’environnementale », souligne Julien Sauvage, "pour moi, elle regroupe trois points".
"D’abord, le social. Nous faisons très attention à l’accessibilité du site aux petits budgets (le gros concert du dimanche est à 5 euros) et aux personnes à mobilité réduite. Ensuite, l’aspect économique. L’idée est de générer des retombées et on y arrive : une étude de la chambre économique réalisée il y a deux ans chiffrait à 12 euros de retombées pour un euro d’argent public investi (qui représente aujourd'hui 7% de notre budget). Enfin, l’environnement. Nous avons notre propre centre de tri de déchets au centre du festival. Quant aux gobelets en plastique, ils sont fondus pour faire des sièges auto pour bébés ou des cintres. »
Autant d'atouts pour ce festival attachant qui doit son nom à un poème de l'enfant du pays : Arthur Rimbaud.
La programmation de Cabaret Vert en un clin d’œil :
Jeudi 22 août
Deftones, Asaf Avidan, Asap Rocky, Alt-J, Major Lazer, Amon Tobin, Eels, Carbon.
Vendredi 23 août
The Offspring, Beady Eye, Crystal Castles, Boys Noize, Skip The Use, Sick Of It All, The Bronx, netsky, Bass drum Of Death, Den house, Outside Inc
Samedi 24 août
Wu-Tang Clan, Two Door Cinema Club, Hanni El Khatib, Bloody Beetroots, Royal Republic, Gesaffelstein, Brodinski, Heymoonshaker, Bomba Estero, H-Burns, Grindi Manberg, Caos Locos
Dimanche 25 août
Keny Arkana, Valerie June, The Skints, Keziah Jones, Mila Marina, Nightbush City Rockers, The Moodhunters.
Difficile aujourd’hui de se distinguer en tant que festival dans la jungle des petits et grands raouts d’été. A moins de proposer une programmation de niche (Hellfest, Astropolis), ou de faire preuve d’une véritable audace en dénichant des talents méconnus, les festivals affichent tous plus ou moins les mêmes noms, majeurs ou pas, les mêmes têtes obligées du cheptel en tournée de saison.
Dans ces conditions, qu’est ce qui fait la différence ? L’ambiance et la qualité de l’accueil ! Cabaret Vert l’a bien compris : chouchouter les festivaliers et le millier de bénévoles qui encadrent et animent le festival est un des partis pris majeurs de ses organisateurs.
2e atout : bière artisanale et sanglier à la broche
« Là où l’on tire notre épingle du jeu c’est qu’on a pris soin de ne pas tout baser sur l’artistique », explique son fondateur Julien Sauvage. « Beaucoup trop de festivals aujourd’hui n’ont aucun projet, aucun fond, aucun objectif autre que la rentabilité. Rien n’est fait pour le confort du public, rien n’a été pensé : n’y a pas de décor, le prix de la bière, pourtant industrielle, y est très élevé, la nourriture est surgelée… Nous c’est tout le contraire. »
« On a refusé un très gros chèque de Heineken parce qu’on préfère travailler avec de petits brasseurs artisanaux. Pour la restauration, c’est pareil, on ne fait appel qu’à des structures locales et les plats sont un peu travaillés. Il y a aussi le sanglier à la broche pour jouer la carte territoire à fond, quitte à se caricaturer un peu."
"Côté déco nous avons également beaucoup investi. Certes, ce n’est pas ce qui va faire venir le public, mais je suis persuadé que ce sont ces petits détails, et pas la programmation pure, qui font la réussite de l’évènement et donnent envie de revenir. Nous avons un public de fidèles qui ramènent chaque année de nouveaux copains.»
Premier de la classe sur le développement durable
Ce parti pris découle en réalité de l’axe majeur qui a présidé à la fondation de Cabaret Vert : celui qui lui vaut le sous-titre un peu pompeux d’« Eco-festival rock et territoires ». « L’objectif principal au départ était de mettre en place un projet dynamique pour améliorer l’image du département des Ardennes », détaille Julien Sauvage. « Conjurer la sinistrose ambiante dans cette région économiquement tendue. Les Ardennais sont très fiers de leur territoire mais souffrent d’une image déprimante ».
Dès le début, s’adossant sur les bonnes volontés locales de ce territoire assez vert, Cabaret Vert a élaboré une charte de l’environnement et s’est soucié, bien avant les autres, de développement durable. Mais « la sphère du développement durable n’est pas qu’environnementale », souligne Julien Sauvage, "pour moi, elle regroupe trois points".
"D’abord, le social. Nous faisons très attention à l’accessibilité du site aux petits budgets (le gros concert du dimanche est à 5 euros) et aux personnes à mobilité réduite. Ensuite, l’aspect économique. L’idée est de générer des retombées et on y arrive : une étude de la chambre économique réalisée il y a deux ans chiffrait à 12 euros de retombées pour un euro d’argent public investi (qui représente aujourd'hui 7% de notre budget). Enfin, l’environnement. Nous avons notre propre centre de tri de déchets au centre du festival. Quant aux gobelets en plastique, ils sont fondus pour faire des sièges auto pour bébés ou des cintres. »
Autant d'atouts pour ce festival attachant qui doit son nom à un poème de l'enfant du pays : Arthur Rimbaud.
La programmation de Cabaret Vert en un clin d’œil :
Jeudi 22 août
Deftones, Asaf Avidan, Asap Rocky, Alt-J, Major Lazer, Amon Tobin, Eels, Carbon.
Vendredi 23 août
The Offspring, Beady Eye, Crystal Castles, Boys Noize, Skip The Use, Sick Of It All, The Bronx, netsky, Bass drum Of Death, Den house, Outside Inc
Samedi 24 août
Wu-Tang Clan, Two Door Cinema Club, Hanni El Khatib, Bloody Beetroots, Royal Republic, Gesaffelstein, Brodinski, Heymoonshaker, Bomba Estero, H-Burns, Grindi Manberg, Caos Locos
Dimanche 25 août
Keny Arkana, Valerie June, The Skints, Keziah Jones, Mila Marina, Nightbush City Rockers, The Moodhunters.
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