Catherine Frot, marraine de la nouvelle Scala
L'un des plus étonnants cafés-concerts du XIXe siècle, la Scala, située au 13 boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement de Paris a fermé ses portes en 2009. Le célèbre établissement musical a connu des hauts et des bas mais sort aujourd'hui de l'oubli.
Un couple de passionnés vient de le racheter pour lui rendre sa vocation première. Visite inédite de l'intérieur de la Scala en présence des nouveaux acquéreurs Mélanie et Frédéric Biessy et de Catherine Frot
Reportage : J. Mirande / N. Loncarevic / J. Raharison / G. Potet
"C'est un lieu comme il n'y en pas deux à Paris"
Mélanie et Frédéric Biessy, tous deux producteurs de théâtre sont immédiatement tombés sous le charme du lieu animé d'une certaine démesure."Le fait qu'il soit abandonné, la structure de la salle, c'est un lieu comme il n'y en pas deux à Paris", raconte ému le nouveau propriétaire de la Scala.Le théâtre, privé, pourra accueillir 550 personnes.
Un pari fou qui emballe Catherine Frot
Comment survivre au milieu des nombreux établissements culturels de la capitale et dans un contexte de réductions budgétaires drastiques ?Les amoureux du théâtre et de la scène ne se sont pas posés la question en ces termes. "On a discuté avec quelques banquiers, mais le projet va au-dessus de ça", assure Mélanie Biessy. Il faut dire que le couple bénéficie d'une marraine de choix.
Catherine Frot, sous le charme de l'histoire et du lieu, est totalement emballée par le projet. "Toute la grande histoire du music-hall elle est là aussi. Quand je rentre ici j'ai l'impression d'entendre la musique".
Mistinguett, Maurice Chevalier, Yvette Guilbert, Paulette Darty, Frehel, toutes les grandes vedettes du caf'conc' des années folles se sont produites à la Scala.
Du music-hall au porno : un destin scabreux
Créée en 1874 à l'identique de la célèbre Scala de Milan, la salle parisienne est dans un premier temps totalement dévolue à la musique et cabaret. Dans les années trente, le lieu est transformé en cinéma généraliste puis pornographique en 1977.A la fermeture du cinéma en 1999, la secte l'Église universelle du royaume de Dieu rachète la salle pour en faire un lieu de culte. Tony Deryfus, maire du 10e arrondissement à l'époque, s'oppose fermement au changement de vocation de la Scala. "Non au remplacement d'un lieu culturel par une secte", déclare-t-il sans ménagement.
Finalement, la salle ferme définitivement en 2009 et sa façade s'efface derrière des couches successives d'affiches publicitaires et d'annonces de concerts, sur lesquelles se détache un panneau qui en dit long : "A vendre, local de 1 800 m 2 . Vingt-cinq mètres de hauteur sous plafond".
En 2018, La Scala va retrouver son ambition d'origine et devenir un haut lieu de création.
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