Cérémonie des Grammy Awards : 7 pépites à revoir
Bien sûr il y a eu la magnifique performance de Beyoncé, enceinte, l'an passé. Et la géniale performance engagée de Kendrick Lamar l'année précdente. Mais vous les avez tous encore en tête. Nous sommes donc allés creuser un peu plus loin.
En 1998, le respecté performeur Michael Portnoy avait été invité à swinguer gentiment avec d'autres danseurs au second plan pendant que Bob Dylan et son groupe jouaient "Love Sick" aux Grammys. Mais l'artiste avait pris la liberté d'ôter soudain son T-shirt et de surgir sur scène, se lançant dans une danse-transe avec de grands gestes aux côtés de Dylan, le torse barré d'un slogan à l'encre disant "Soy Bomb" (une définition selon lui de ce que l'art devrait être, dense et explosif). Stoïque, le Zim sembla néanmoins irrité et le performeur fut finalement évacué. A mourir de rire.
Cette année là, Prince triomphe pour la première fois aux Grammy Awards et remporte deux trophées pour son album "Purple Rain" et un troisième pour son single "When Doves Cry". Pour clore la cérémonie, il joue "Baby I'm a Star" avec sa flamboyance habituelle, y compris en tant que danseur avec d'impeccables grand-écarts, puis le public envahit peu à peu la scène. Il termine torse-nu et part à travers les allées. 100% princier.
Revoir le rappeur Tupac Shakur, disparu en septembre de cette année là, est un vrai petit plaisir en soi. Le voir plaisanter avec naturel sur le côté apprêté et coincé des Grammys, encore plus. "Nous sommes fatigués de tout ça, nous avons besoin de quelque chose de nouveau, il faut choquer les gens. Alors choquons les gens", lance-t-il avant que ne surgissent sur scène les affreux du groupe de rock Kiss grimés comme jamais. En fait comme quinze ans plus tôt plus exactement puisque cette apparition marquait la reformation des quatre Kiss depuis le départ de Peter Criss.
Joe Strummer, le leader du groupe punk anglais Clash venait de disparaître en décembre de l'année précédente des suites d'une malformation cardiaque. Pour lui rendre hommage, Bruce Springsteen, Elvis Costello, Dave Grohl et Little Steven délivrent une version furibarde et plutôt inattendue aux Grammys de "London Calling", titre emblématique du groupe anglais. Jubilatoire (et mieux en montant le son).
Non, Kanye West n'est pas le premier rappeur à avoir interrompu une cérémonie abruptement pour manifester son mécontentement. Ol'Dirty Bastard du Wu-Tang Clan, disparu en novembre 2004, l'avait précédé. Déçu que le Wu-Tang Clan ait été écarté au profit de Puff Daddy pour le Meilleur album, il s'empare du micro à l'arrivée du lauréat suivant et commence par souligner avoir dépensé "beaucoup d'argent" pour sa tenue parce qu'il pensait que son groupe allait gagner. Et il fait cette brève déclaration aussi amusante que touchante, devenue légendaire: "Le Wu-Tang c'est pour les enfants. Nous éduquons les enfants. Puffy est bon, mais Wu-Tang est le meilleur. Je suis ODB et je vous aime tous. Peace."
Ces deux monuments dans un numéro irrésistible de remise d'un prix, ce n'est pas si courant. Stevie Wonder plaisante et s'amuse à déchirer ses fiches (qu'il ne voit de toutes façons pas) avant d'inviter le public à départager les 5 nominés à l'applaudimètre. Dylan reste bien entendu très pince sans rire derrière ses lunettes de soleil. Enfin, le duo se retrouve légèrement embarrassé après avoir dévoilé le vainqueur de la chanson de l'année, The Police pour "Every breath you take" (face à "Billy Jean" de Michael Jackson quand même !). En effet Sting et son groupe ne sont pas là. Wonder et Dylan s'engagent alors à ramener le Grammy chez eux.
Cet attelage était inattendu aux Grammys. Alors que le rappeur controversé de Detroit était accusé depuis des mois d'homophobie, la présence d'Elton John venu intepréter "Stan" avec lui au piano offrait un démenti à ses détracteurs. Surtout un bel exemple de main tendue et de courage de la part d'Elton John, critiqué pour s'être affiché avec Eminem. A la fin du morceau, les deux se prennent dans les bras.
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