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À Bourges, Aldebert captive autant les enfants que leurs parents

Lancé dans une tournée au long cours depuis octobre 2013, le chanteur Aldebert en a donné les 206e et 207e concerts, pris d'assaut, samedi à Bourges. L'occasion de tordre le coup à quelques clichés sur la chanson pour enfants, lors d'un entretien à l'AFP. Sa tournée marathon doit durer jusqu'au printemps 2016.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Aldebert sur la scène du Printemps de Bourges (25 avril 2015)
 (Guillaume Souvant / AFP)

Pour Aldebert, né un 7 juillet 1973 à Paris, chanter pour les enfants ne devait être qu'une parenthèse dans une carrière plus traditionnelle pour adultes. Or, depuis 2008 et son album "Enfantillages", Guillaume Aldebert assure qu'il s'est "trouvé".

Guillaume Aldebert se targue de chanter pour les grands autant que les petits : "Les parents sont souvent plus à fond que les enfants !", affirme-t-il à l'AFP. De fait, samedi à Bourges, de nombreux adultes ont repris les paroles à gorge déployée. Ils étaient aussi les premiers à se mettre debout pour applaudir les facéties d'un chanteur qui, sur scène, déploie une énergie de tous les instants, alignant les allers-retours sur ces étranges chaussures-rollers ou chantant grimpé sur des échasses au beau milieu de la salle.

Avec des tubes comme "Range ta piaule" ou "Le p'tit veut faire de la trompette", le chanteur résonne chez tout parent en reprenant des remarques entendues dans toutes les maisons... "Par ses thèmes, la chanson que je propose n'exclut pas les parents, je m'adresse vraiment à eux", confirme le chanteur, père d'un très jeune garçon.

La "grande liberté" de la chanson pour jeunes publics


Aldebert , qui se sentait à l'étroit au milieu des "chapelles" très marquées de la chanson française "pour adultes", apprécie la "grande liberté" musicale que permet la "chanson pour jeune public".

"On peut passer du hip hop au métal, ça ne pose pas de problème", se réjouit ce fan de hard-rock, qui assistera en juin en spectateur à la grand-messe du genre, le Hellfest. Il peut chanter autant avec la chanteuse Alizée que le très punk Didier Wampas, en passant par Maxime Le Forestier, Cali ou le comédien François Morel.

Faire évoluer la chanson pour enfants et son image


Sa démarche peut s'apparenter à celle d'autres artistes jouant de la musique d'adulte pour les enfants, comme les Ogres de Barback, avec leur héros Pitt Ocha, ou le chanteur et multi-instrumentiste François Hadji-Lazaro (des groupes Pigalle et Les Garçons Bouchers) : "Ce sont des gens qui participent au changement dans la chanson pour enfants, avec un côté rock très ouvert aux musiques du monde, dans une démarche qui n'est pas infantilisante."

La chanson pour enfants souffre souvent d'une image "un peu cucul", reconnaît Aldebert , qui estime toutefois ne pas s'inscrire dans le même univers que les Chantal Goya, Douchka ou Henri Dès qui l'ont précédé. "Ils s'adressaient à la très petite enfance, avec des comptines, des chansons d'éveil. Moi, mon public, ce sont des gamins un peu plus grands, disons entre 5 et 10 ans, déjà sensibilisés à la musique." Cela lui permet d'aborder aussi, estime Aldebert, des sujets plus difficiles comme "les enfants des rues, victimes de la guerre" dans une chanson comme "Petits d'anges".

Mais aussi évoquer, toujours dans un sourire, les "petits traumatismes de l'école" dans "La vie d'écolier". Pour trouver le ton juste, le chanteur affectionne par exemple les ateliers d'écriture avec des élèves. "C'est souvent l'occasion de faire des chansons avec les enfants, de comprendre leurs goûts, leurs attentes, c'est quelque chose qui me nourrit."


"Il faut trouver le bon angle pour que ça passe, mais les enfants captent tout et ils ont assez vite le second degré", remarque encore le chanteur, dont les deux concerts de samedi marquaient le retour de la musique pour enfants au Printemps de Bourges.

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