Anne Sylvestre, 60 ans de chanson "Je ne pensais pas que ça durerait si longtemps"

La première impression frappante, c'est à l'oreille qu'on la doit : en 60 ans, la voix d'Anne Sylvestre n'a pas bougé. Depuis ses débuts en 1957, elle a certes pris de l'assurance mais son ton est resté le même. A l'image de ses contemporains, surtout des hommes reconnaissons le à l'exception notable de Barbara, elle use d'un français impeccable, sans vulgarité ni facilité, une langue qui pour être chatiée n'en perd pour autant pas de sa puissance. Mais chez Anne Sylvestre, il faut aussi écouter ce qui se dit entre les mots. C'est d'ailleurs le propre de la poésie de véhiculer davantage que le sens apporté par les mots additionnés. Elle fête son soixantenaire de chansons sur scène, à Paris sous le titre "60 ans déjà ! Non, sans blague?".

Reportage : France 3 M. Vial / M. Benito / E. Goldstein

Un prisme féminin

Un exemple du regard posé sur le monde par Anne Sylvestre : son premier succès, "Mon mari est parti" dénonce la guerre avec les mots simples d'une femme qui parle du départ de son mari. Toujours, sa chanson est vue du côté de la femme, tenir un propos féminin ce sera toujours sa position d'artiste. Et ce propos-là est terrible, caché derrière les allusions. Tout Anne Sylvestre était déjà dans cette chanson. C'est cette femme que l'on retrouve aujourd'hui, six décennies et vingt-quatre albums plus tard, sur la scène du théâtre du 13e Art avec la même énergie, la même poésie et toujours un public fidèle.

Aujourd'hui de nombreux jeunes ou désormais moins jeunes artistes de la chanson la citent comme l'une de leurs influences importantes.