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Bernard Lavilliers, recordman des Francofolies, se souvient de ses "dingueries" au festival

Bernard Lavilliers défend vendredi son dernier album sur scène aux Francofolies, un festival dont il est familier : il y a déjà participé à dix reprises. Pour cette onzième fois, il pose un regard dans le rétroviseur. 

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le chanteur et musicien Bernard Lavilliers en concert à l'Olympia le 17 juin 2022. (SADAKA EDMOND / SIPA)

Cette année Bernard Lavilliers participe une nouvelle fois aux Francofolies : depuis la création du festival, c'est la 11e fois qu'il en est, un record. L'occasion de faire remonter ses souvenirs. 

C'est une de ces images qui ont fait la légende des Francos. Edition 1989 : Bernard Lavilliers, chemise blanche et guitare acoustique en bandoulière, grimpe au sommet des remparts du port de La Rochelle. Il y entonne La complainte de Mandrin, chant traditionnel sur un contrebandier du XVIIIe siècle tendance Robin des Bois.

"Je suis un genre de Belmondo"

"Tout le monde a peur que je me casse la gueule mais je suis un genre de Belmondo, j'adore grimper partout", se remémore-t-il. "Chanter du haut des remparts, il y avait longtemps que j'y pensais. C'était un truc sportif mais ça valait le coup". Ce n'est pas la seule de ses "dingueries", comme il dit, au festival de Charente-Maritime.

Il faut dire que Lavilliers a longtemps été encouragé dans ses folies aux "Francos" par le créateur de l'événement, un proche, Jean-Louis Foulquier (disparu en 2013). "C'est la folie de Jean-Louis qui a permis ce festival, c'était un pari colossal quand il l'a créé en 1985", insiste le chanteur-baroudeur, dans un entretien avec l'AFP.

1789 enfants autour de lui pour le bicentenaire de la Révolution

Les deux hommes sont derrière un spectacle insensé, toujours en 1989, bicentenaire de la Révolution française. Lavilliers chante un de ses morceaux, Noir et blanc, accompagné de 1789 "gamins" issus de plusieurs pays francophones, dans la cour de l'Elysée en présence du président de la République, François Mitterrand, puis le lendemain aux Francofolies.

"De n'importe quel pays, de n'importe quelle couleur/La musique est un cri qui vient de l'intérieur", retentit donc d'abord au palais présidentiel. "Mitterrand me demande: vous en avez une autre ? Je lui réponds: On avait parlé d'une seule chanson. Il me dit: Redonnez-là. On la rechante, avec lui qui bat la mesure à l'envers (rires)". "Puis pour aller à La Rochelle, tous les mômes ont pris le train, rapidement transformé avec eux en discothèque m'avait raconté Jean-Louis".


En 1986, il avait eu carte blanche pour une soirée

Lavilliers, 75 ans aujourd'hui, n'est pas de la première édition du festival mais de la deuxième, en 1986. "Jean-Louis m'avait dit: Je te laisse les clés une soirée, tu vas faire ton programme. C'était sympa", raconte l'artiste. La nuit vibra aux rythmes antillais, africains et brésiliens avec Malavoi, Mory Kanté, Les Etoiles ou encore Manu Dibango.

"Les Etoiles, c'étaient deux Brésiliens déguisés en femmes qui chantaient magnifiquement. Je les avais connus dans un petit cabaret parisien, le Discophage, et, là, ils étaient sur la grande scène des Francos", rembobine Lavilliers. "Ils étaient un peu bourrés. C'est dommage mais tout le monde était un peu bourré aux Francos dans ces années-là (rires)".

Il n'a que de bons souvenirs rochelais. Sauf peut-être en 1987. Le festival fête  alors Léo Ferré en sa présence. "C'est moi qui ai présenté Ferré, mon ami, à Foulquier: je ne suis pas allé à cette soirée car y participaient des chanteurs qui ne me plaisaient pas mais je m'en voulais à mort après".

Lavilliers continue à s'enthousiasmer pour les nouveaux venus

A La Rochelle, Lavilliers reste à l'écoute. Dans les dernières années, il y a découvert des artistes comme Pauline Croze ou Feu! Chatterton. Et peut toujours surprendre, comme en 2016 avec une relecture de son album Pouvoirs de 1979. Pourquoi ? "Tout le monde parle de cet album mais personne ne l'a acheté", lâche-t-il goguenard.

Aux Francofolies, il est comme chez lui, de toute façon. "Il fait partie de la famille bien avant moi", souligne l'actuel patron du festival, Gérard Pont. Qui le programme aussi pour son actualité: "Il revient avec élégance et il a un jeune groupe qui envoie". Aux Francos, Lavilliers défend vendredi 15 juillet sur scène un dernier album au titre-reflet du réchauffement climatique, Sous un soleil énorme. En parallèle, il réédite une partie de sa discographie en vinyle, avec Les Barbares et 15e round le 15 août.

Le festival des Francofolies se poursuit jusqu'au Dimanche 17 juillet, avec notamment Clara Luciani, Juliette Armanet, OrelSan, Angèle, Calogero, Booba, Julien Doré, Dutronc & Dutronc, Terrenoire, Lujipeka, SCH, HF Thiéfaine,  Vald...

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