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Charles Aznavour : l'ambassadeur de la chanson française dans le monde
Les réactions au décès de Charles Aznavour arrivent du monde entier. Des Etats-Unis, où il est l'un des rares artistes français à avoir fait carrière, au Japon en passant par la Russie, le Canada et bien d'autres pays, il a été, pendant près de 70 ans, le plus illustre ambassadeur de la chanson française. Il s'est produit dans près de 100 pays et laisse des millions de fans sous le choc.
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A la fin des années 50, Charles Aznavour est déjà une star en France. Mais il en veut plus. Il rêve d'Amérique. A force de travail et de persévérance, il réussira à conquérir New-York. Entre sa première prestation au Carnegie Hall en mars 1963, qu'il avait ce soir-là loué à ses frais, et sa dernière en 1999, Charles Aznavour a chanté 46 fois dans la prestigieuse salle new-yorkaise. Il a également fréquenté de nombreux autres lieux de renom à New York, comme le Theater at Madison Square Garden ou le Radio City Music Hall, et donné près de 100 concerts dans la Big Apple.
Reportage : S. Rodier / G. Kotcharian / A. Chevelkina / V. Watrin / P. Goldmann
Reportage : S. Rodier / G. Kotcharian / A. Chevelkina / V. Watrin / P. Goldmann
Charles Aznavour reste l'un des très rares exemples de réussite française aux Etats-Unis, construite sur sa maîtrise de l'anglais, son talent scénique, sa popularité auprès des diasporas et le respect qu'il inspirait à de nombreux artistes américains. Maurice Chevalier et Edith Piaf y ont eu leur heure de gloire, mais depuis un demi-siècle, il n'y avait que "The Last Chanteur", comme l'appelait le New York Times, pour remplir des salles aussi fréquemment aux Etats-Unis. Un succès obtenu après beaucoup de travail et de tenacité. Comme il le raconta en 1998 en interview lors de l'un de ses concerts américains. "Il a fallu re-débuter. C'est difficile pour quelqu'un qui arrive d'habitude sur scène et qui est accueilli à bras ouverts de tout à coup ne pas être reconnu du tout. Il faut tout recommencer à zéro, chanson après chanson".
Bob Dylan et Lenny Kravitz impressionnés
Frank Sinatra, Liza Minnelli et Bob Dylan ont tous dit le respect qu'ils avaient pour ce géant de 1,60 m. "Je l'ai vu au Carnegie Hall et il m'a retourné la tête", expliquait le Nobel de littérature 2016 Bob Dylan dans un entretien au magazine Rolling Stone en 1987. Lundi, Liza Minnelli, Barbra Streisand, Quincy Jones, Josh Groban ou encore Lenny Kravitz lui ont rendu un hommage appuyé.
https://twitter.com/LennyKravitz/status/1046842524667502599
Citoyen d'honneur de Montréal
Le Canada a rendu hommage ce lundi à Charles Aznavour. Au tout début de sa carrière, il a écumé les bars de chansonniers de la ville de Montréal, dont il était citoyen d'honneur. "Un homme d'un talent immense nous a quittés aujourd'hui. Citoyen d'honneur de la ville de Montréal, il nous a fait voyager au son de sa poésie et de sa musique. Reposez en paix M. Aznavour", a déclaré à l'AFP la mairesse de la métropole québécoise, Valérie Plante. En 2008, en étant décoré officier de l'Ordre du Canada par la Gouverneure générale (représentante de la reine Elizabeth, chef d'État en titre), il avait déclaré: "l'Arménie est mon âme et le Québec est plutôt mon cœur". https://twitter.com/JustinTrudeau/status/1046881749614153731
"Sophie et moi adorons la musique de Charles Aznavour, et comme ses admirateurs en France, en Arménie, au Canada et à travers le monde, nous sommes attristés par son décès", a réagi sur Twitter le Premier ministre canadien Justin Trudeau, adressant ses "pensées" et celles de son épouse à la "famille" et aux "amis" de l'artiste. "Sa mémoire et son héritage perdureront grâce à sa musique", a écrit le dirigeant canadien.
Star en Asie et en Russie
Charles Aznavour a parcouru le monde et chanté dans près de 100 pays. Sa particularité : dès qu'il le pouvait, il chantait dans la langue du pays qui l'accueillait. Le lien se créait plus rapidement et intensément avec le public. Au Japon, où il a donné ses derniers concerts au début du mois de septembre, il était une star. Comme en Russie, où il a aimé retrouver ses racines slaves. A l'annonce de son décès, de nombreux anonymes lui ont rendu hommage. "Ici, il n'était pas seulement célèbre, c'était l'idole de plusieurs générations" explique un habitant de Moscou. Une dame rajoute : "Son oeuvre appartient au monde entier".
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