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Eddy de Pretto chante "Mon Kid" en live

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Inconnu du grand public il y a un an , Eddy de Pretto poursuit sa fulgurante ascension. Son premier album "Cure", sorti le 2 mars, est déjà disque d’or. Avec ses textes ciselés et son look très travaillé, le chanteur originaire de Créteil réussi à séduire un public très large en étant lui-même, un artiste inclassable qui est l’invité de 20H30 le dimanche aux côtés de Miou-Miou.
Voir le concert d'Eddy de Pretto à La Cigale

"Une voix qui imprègne, des textes très denses et puissants". Voilà comment Miou-Miou parle d’Eddy de Pretto. La comédienne, invitée de Laurent Delahousse dans 20h30 le dimanche pour la sortie du film "Larguées" d’Eloïse Lang (sortie le 14 avril) partage le plateau avec celui qui caracole en tête des ventes avec "Cure", son premier album.

Découvert en 2016 avec le concours inRocks lab puis à Rennes Bar en Trans en décembre 2016, Eddy de Pretto a "explosé" en remportant le Prix du printemps de Bourges puis en devenant la Révélation Scène aux Victoires de la musique 2018. Depuis, il enchaîne les concerts (trois Cigale et deux Olympia complets) et les interviews.

Mais à la question "Comment vous définiriez-vous ?", chaque fois, c’est la même réponse :

Je ne me définis pas du tout. J’essaie de m’éloigner de toute étiquette pour que chacun puisse venir à moi librement."

"J'ai envie de mettre mes tripes sur la table"

A Créteil où il a grandi, Eddy de Pretto a été bercé par de styles musicaux très différents : d’un côté Barbara, Aznavour, Nougaro et Brel qu’écoutait sa mère ; de l’autre, le rap de Rohff, Booba et Diam's qu'il a découvert avec ses amis au foyer du quartier.

De ces influences éclectiques, Eddy de Pretto a gardé un goût et un (talent) certain pour l’écriture - "J’ai envie de raconter des histoires, de mettre mes tripes sur la table"  dit-il - et une vraie force d’interprétation. Une facette qu’il a travaillée très tôt : à 9 ans, il faisait du théâtre à la MJC locale avant d’être diplômé de l'Institut Supérieur des Arts de la Scène.

Le rêve parisien

Célébré aujourd’hui dans le milieu musical, Eddy de Pretto avoue avoir souffert de ce statut de banlieusard : "Il y avait une sensation de frustration d’être en marge, de ne pas être dans le feu parisien. J’avais le sentiment d’être en dehors du périph ‘, avec cette volonté extrême aller m’épanouir dans Paris et de réaliser mon rêve, faire de la musique."

"Je ne pouvais pas montrer mes failles"

De cette adolescence en banlieue, il tire une bonne partie de son inspiration. Dans "Mon Kid", il parle de l'injonction faite à un garçon de bomber le torse, de jouer au foot, de ne pas afficher sa part de féminité. Interrogé par Laurent Delahousse sur cette vie dans les quartiers où il est interdit d'afficher ses "sensibilités", Eddy de Pretto répond : "En aucun cas, je ne pouvais montrer mes failles, mes doutes, mes jeux aux codes féminins, les poupées ou écouter les Spice Girls...C’est considéré pour les filles et je pouvais rien raconter de tout ça en bas de chez moi".

Cette partie de l'interview a d'ailleurs agité les réseaux sociaux, les internautes reprochant au journaliste comme à Eddy de Pretto de ne pas prononcer ouvertement le mot homosexualité. Une homosexualité que le chanteur n'a jamais caché sans en faire des tonnes à ce sujet ("Je ne veux pas être un porte-drapeau" dit-il) et qu'il chante notamment dans le titre "Normal".


Toujours est-il qu'aujourd'hui, celui que le Figaro appelle le " Billy Elliot du hip-hop" se sent libre d'être lui-même et c'est certainement le meilleur des messages à faire passer d'autant que cela lui réussit. La preuve : une date vient de se rajouter à sa -longue- tournée : ce sera le Zénith de Paris le 22 mars 2019.

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