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"Il aurait adoré être là" : la tournée hommage de Jane Birkin à Serge Gainsbourg passe par New York

La nouvelle mouture du spectacle "Birkin Gainsbourg The Symphonic", né à Montréal en 2016, fait étape au Beacon Theatre de New York

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 4min
La chanteuse Jane Birkin le 4 mars 2020 à New York, aux Etats-Unis  (ANGELA WEISS / AFP)

Près de trois décennies après la mort de Serge Gainsbourg, son ancienne partenaire Jane Birkin continue de faire vivre sa musique à travers le monde avec une tournée hommage qui fait étape au Beacon Theatre de New York, une ville dans laquelle le chanteur n'avait jamais eu l'occasion de se produire.

Avant de monter sur scène, accompagnée d'un orchestre symphonique, l'artiste de 73 ans s'est confiée à l'AFP dans sa chambre d'hôtel de Manhattan. La nouvelle mouture de son spectacle - né à Montréal en 2016 avec une performance qu'elle ne pensait initialement pas répéter - comprend des apparitions de Charlotte Gainsbourg, la fille qu'elle a eue avec Serge, ainsi que du rockeur Iggy Pop.

"Il aurait été tellement ravi d'être à New York. Il n'a jamais pu y chanter"

"Il aurait été tellement ravi d'être à New York. Il n'a jamais pu y chanter", confie Jane Birkin à propos de Serge Gainsbourg, décédé en 1991 d'une crise cardiaque à l'âge de 62 ans. "C'est amusant maintenant de l'emmener partout". "Je ne pense pas que je pourrais faire mieux pour Serge. Ou pour moi, d'ailleurs", ajoute l'actrice, mannequin et chanteuse britannique, naturalisée française.

Le couple s'est rencontré en 1969 lors du tournage du film Slogan et est resté ensemble jusqu'à sa rupture en 1980. "C'était la meilleure des relations. Il savait qu'il pouvait toujours compter sur moi, et je savais que je pouvais toujours compter sur lui", raconte Jane Birkin.

Elle explique avoir gardé, en raison de son talent singulier et de son humour, une grande admiration pour celui qui était de 18 ans son aîné. "Il y a beaucoup de gens brillants qui peuvent être fastidieux, voire ennuyeux". "Serge était plutôt un boute-en-train", assure-t-elle, définissant le look de Gainsbourg, avec sa barbe de trois jours et ses chevilles nues, comme étant "pré-hipster""Toutes les filles se remettaient avec lui parce que c'était amusant d'être à ses côtés. C'était peut-être le plus touchant de ses secrets - ça, et le fait qu'il était un éternel adolescent".

#MeToo et Polanski

Malgré ces doux souvenirs, le chanteur français était aussi connu pour ses provocations et a souvent été à l'origine de scandales. Il a notamment interprété un morceau intitulé "Lemon Incest" en duo avec sa fille Charlotte, alors âgée de 12 ans. Il a aussi annoncé à la télévision, dans des termes crus, qu'il souhaitait coucher avec l'actrice Whitney Houston. Quant à sa chanson "Je t'aime... moi non plus", elle a été condamnée par le Vatican. L'artiste a écrit ce morceau plein de gémissements de plaisir explicites pour son ancienne amante Brigitte Bardot mais l'a enregistré en 1969 avec Jane Birkin. "On ne pouvait pas faire mieux que d'être banni par le Pape. Lemon Incest était aussi un peu risqué", se souvient Jane Birkin. "Tout est tellement politiquement correct aujourd'hui, mais je sais qu'il serait resté tout aussi scandaleux, parce que c'était ce qui était le plus drôle", estime-t-elle.

Jane Birkin soutient pourtant le mouvement #MeToo, qui a poussé de nombreuses femmes à condamner les comportements répréhensibles d'hommes puissants : "Je suis heureuse qu'il ait permis aux femmes de faire face à ceux qui les ont tourmentées". Mais interrogée sur le tollé provoqué par la distinction obtenue récemment par le réalisateur Roman Polanski aux Césars, la chanteuse a déclaré qu'il avait le droit de figurer parmi les vainqueurs. "Les gens ont un vote. S'ils ne veulent pas voter pour lui, qu'ils ne votent pas pour lui", dit-elle à propos de Polanski, visé par plusieurs accusations de viol.

Jane Birkin applaudit le vent de changement qui souffle sur son industrie, tout en admettant croire que "les femmes, de nos jours, savent qu'elles peuvent dire non". "Je pense aussi que les garçons sont très bien éduqués" sur la question du consentement sexuel, explique-t-elle. "On sait que ce ne sera plus jamais comme avant. Et c'est tant mieux".

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