Jacques Brel et sa maison secrète de la Côte d'Azur
Reportage : Bernard Peyrano et Jean-Marc Sara
Quand on évoque Jacques Brel, les lieux auxquels on pense spontanément sont la Belgique, bien sûr, le plat pays qui était le sien et qu'il aimait tant, Paris et la salle mythique de l'Olympia, ou encore les îles Marquises où il a passé les dernières années de sa vie et où il repose.
Pourtant, l'artiste a vécu dix ans sur la Côte d'Azur, de 1961 à 1971. A l'âge de 34 ans, il s'installe clandestinement avec sa maîtresse, Sylvie Rivet, ancienne attachée de presse de chez Philips, dans une maison de Roquebrune-Cap-Martin située au bord de la plage. Fasciné par la grande bleue, il fait même rabaisser la fenêtre de sa chambre pour admirer la mer depuis son lit !
Les bonbons de la voisine
La modeste demeure devient son refuge, loin des tournées et des affres de la vie parisienne. Ce petit coin de paradis et ses habitants l'inspirent : il y écrit quelques-uns de ses plus beaux titres, comme "Amsterdam", "Le plat pays", "Jef", "Mathilde" ou encore "Les bonbons" qu'il compose pour une voisine. Celle-ci venait régulièrement lui apporter du Limoncello qu'elle avait concocté. Brel n'en était pas très friand mais pour la remercier, il lui dédia la fameuse chanson : "Je vous ai apporté des bonbons, parce que les fleurs c'est périssable, puis les bonbons c'est tellement bon, bien que les fleurs soient plus présentables"...
Place Jacques Brel
En 2004, la maison, alors à l'abandon, est rachetée par un Italien, Marco Capitini. Ce dernier a tout fait pour conserver l'esprit de l'illustre propriétaire précédent.
En 2008, pour l'anniversaire des 30 ans de la disparition de Brel, la ville de Roquebrune a souhaité lui rendre hommage en baptisant une place à son nom, à l'endroit où l'artiste passait quotidiennement pour rejoindre la plage et sa fameuse maison.
La même année, les héritiers de Sylvie Rivet, décédée en 2002, ont décidé de vendre aux enchères une collection d'objets issus de la maison de Roquebrune. Affiches, manuscrits, disques, guitares... 95 lots sont vendus au public pour 1,27 millions d'euros. La famille Brel, notamment France, la fille de Jacques, a tout tenté pour interdire cette vente car elle souhaitait récupérer ces souvenirs. Mais les enchères ont bien eu lieu et les objets du Grand Jacques se sont arrachés à prix d'or, comme le cahier à spirales contenant les paroles manuscrites de la chanson "Amsterdam", acheté près de 109 000 euros.
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