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Julien Clerc : de Badinter à Césaire, les grands hommes d'un itinéraire

A l'occasion de ses cinquante ans de carrière dans la chanson française, Julien Clerc est en tournée à travers la France avec ses plus belles chansons. Un demi-siècle également fêté avec un Disque d'or pour "A nos Amours" sorti en octobre 2017. Invité du magazine "20h30 le dimanche", le chanteur revient sur parcours et notamment sur ces hommes qui l'ont marqué, de Badinter à Césaire.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Julien Clerc invité sur le plateau de France 2
 (France 3 / Culturebox )

Pour Julien Clerc, l'année 2018 pourrait rimer avec accomplissement. 70 ans, 50 ans de carrière, 24 albums studio, plus de 15 millions de disques vendus et tant de moments partagés, il passe tous les caps avec élégance et légèreté et laisse à chaque concert une douce impression mêlée de force et de tendresse.

Invité sur le plateau de "20h30, le dimanche", le chanteur évoque avec Laurent Delahousse, l'actualité mais aussi le passé et cette carrière avec un grand "C" dont rêvait le jeune homme aux cheveux longs. 

L'héritage Johnny 

Invité à donner son avis concernant l'héritage de Johnny Hallyday, Julien Clerc a réagi à l'interview de Sylvie Vartan.  "Quand un père meurt, souvent, malheureusement, les familles ne s'entendent pas toujours. Johnny, il est comme moi : il est un homme qui a eu plusieurs vies, et qui a eu des enfants de femmes différentes, qui sont échelonnées en âges. Je crois qu'il est normal, quand on a soi-même un certain âge, avec des enfants très jeunes, de penser à eux, de se dire qu'ils ont plus de chemin à faire dans la vie que ses frères et sœurs. Ce n'est pas une raison pour déshériter les autres. Voilà ce que je crois", a expliqué l'interprète de "Ma préférence".

Le combat pour la vie et contre la peine de mort

Si ses chansons disent l'amour, les femmes et la joie, elles prônent aussi la différence, le respect et la justice. Engagé dans différentes luttes (Les Restos du Coeurs, les Enfoirés, Sol en Si), Julien Clerc a toujours cru en l'homme. Fidèle mais discret, le chanteur s'est pourtant clairement positionné contre la peine de mort. "Je crois qu'il faut s'accrocher désespérément à l'idée de dignité de la société qu'on ne peut pas répondre à la mort par la mort, mais ce sont des choses que maître Badinter dit mieux que moi", déclarait-il en 1979 en présence de célèbre avocat abolitionniste de la peine de mort. Il chante dans la foulée "L'assassin assassiné" écrit par Jean-Loup Dabadie. 
Un combat pour la vie que le chanteur n'a jamais abandonné. En 2016, après l'attentat de la Promenade des Anglais, il se rend à Nice pour rendre hommage à tous les innocents. "Je veux être utile, à ceux qui m'ont aimé, à ceux qui m'aimeront et à ceux qui m'aimaient, je veux être utile à vivre et à chanter."

Le message de Robert Badinter

Très respectueux de la justice, Julien Clerc déplore l'utilisation, parfois péremptoire, des réseaux sociaux qu'il rapproche d'un tribunal populaire. "On a tendance à vouloir juger les gens avant qu'ils ne soient véritablement jugés, il faut laisser la justice faire son travail", dit-il avant d'écouter Robert Badinter le remercier d'avoir combattu contre la peine de mort. "A l'époque la cause de l'abolition n'était pas populaire et vous avez été parmi les rares combattants de cette grande cause, ça ne pouvait pas servir ni votre carrière, ni votre popularité. Vous l'avez fait car vous aviez cette conviction absolue que la justice ne doit jamais tuer". 

Le métissage, les différences et... Césaire

Issu de la culture antillaise, élevé entre communisme et gaullisme, Julien Clerc a toujours célébré les métissages. De sa plus tendre enfance à la maturité septuagénaire, il est fier de ses racines guade­lou­péennes et revendique l'ouverture des cultures. "C'était merveilleux dès ma plus jeune enfance, d'appartenir à deux milieux".  Une histoire de l'esclavage et du métissage qu'il raconte dans certaines de ses chansons. "Mélissa" en 1984 ou sur son dernier album "Aimé", un texte de Marc Lavoine qui rend hommage au poète martiniquais Aimé Césaire.

Il y a deux choses que je ne comprends pas : c'est la Shoah et l'esclavage

Van Gogh : le peintre de l'inspiration

L’année 2018 a démarré par une bonne nouvelle pour Julien Clerc : "À Nos Amours" a été certifié disque d’or. La pochette de ce 24e album est inspirée d'un tableau de Vincent Van Gogh, l'un de ses peintres préférés. "La Méridienne", dite aussi "La Sieste", conservée au Musée d'Orsay représente le repos absolu d'un couple de paysans dans le foin.
  ( Parlophone Warner Music.)
"Ce paysage d'agriculture sera encore là dans 100 ans, c'était un petit clin d'œil à mes 50 ans de carrière", déclare le musicien qui a posé avec sa compagne, la romancière Hélène Grémillon.

Julien Clerc est en tournée en France jusqu'en mai 2018. Un album, dont le nom et la date de sortie restent à préciser, est promis pour cet automne.

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