L'élégante country à la française de La Maison Tellier et de ses "frères"
"Laissez-moi loin des causes perdues, des compteurs qui s'affolent (...)/Laissez-moi dans l'état où vous m'avez trouvé/Laissez-moi me vautrer dans la gadoue", chante La Maison Tellier dans son nouvel album qui vient de paraître.
Dans ce cinquième disque, "Avalanche", le groupe normand cultive son art du détachement et de la mélancolie. Le tout sur des musiques folk-rock toujours inspirées par l'Amérique profonde et les grands espaces, même si les trompettes tex-mex et les banjos sont cette fois en retrait par souci de "simplifier" le propos, explique à l'AFP le chanteur Yannick Marais, dit Helmut Tellier à la scène.
Le quintette, né comme un simple loisir entre copains, s'est peu à peu installé comme une valeur sûre dans le paysage, depuis son premier album il y a dix ans. Sans jamais eu avoir la folie des grandeurs ni l'envie de "monter" à Paris.
Je n'avais pas la fibre de Rastignac ni l'envie de partir, à 30 ans passés, avec femme et enfants avec le vague espoir de réussir à la capitale... A Rouen, il y a une mélancolie propre à la ville qui se marie très bien avec ma façon de vivre et de voir les choses, qu'il n'y aurait peut-être pas dans une ville plus frénétique
Helmut Tellier, chanteur de La maison Tellier
Pour tenter de renouveler sa musique, dont la base reste l'Americana (folk américain), la Maison Tellier a cette fois confié ses productions à un réalisateur ayant "une culture plus pop française", Yann Arnaud. D'où l'apparition de notes synthétiques ici et là dans la musique très folk des Tellier, repartis pour une tournée printanière avec une étape à La Cigale à Paris le 17 mars.
Murat, Tue-Loup et les autres
D'autres "cow boys" de la chanson française sont attendus dans les semaines à venir, comme Tue-Loup, autres adeptes d'un rock rustique conçu en Sarthe. Leur 10e album, "Ramo", est annoncé pour le 4 mars.
Le même jour sortira le premier album d'un nouveau venu nourri de folk américain, Baptiste Hamon, dont on pu entendre l'an dernier quelques jolies ritournelles, dont la nostalgique "Peut-être que nous serions heureux", dans un mini-album et sur la scène des Francofolies de la Rochelle. Ce fan de Leonard Cohen, Bob Dylan et surtout de Townes Van Zandt, légende country à qui il dédie une chanson, a plongé tête la première dans son fantasme américain.
Il a profité d'une invitation au festival texan South By Southwest de Austin, l'an dernier, pour aller enregistrer à Nashville. "J'avais des étoiles dans les yeux", raconte-t-il. "J'ai joué avec des musiciens qui sont de véritables bêtes dans le style country et chanté avec des gens dont j'écoute les disques depuis quinze ans", explique le Français de 29 ans, qui a enregistré des duos notamment avec deux chanteurs de country, Will Oldham et Caitlin Rose. "90% de ce que j'écoute, c'est du vieux folk country, donc c'était une évidence que ma musique serait aussi comme ça", ajoute cet ingénieur de formation, qui a abandonné la vie de bureau il y a quelques années pour écrire ses premières chansons en français.
Tue-Loup, Murat, la Maison Tellier mais aussi Pain-Noir, un autre Auvergnat qui a sorti à l'automne un premier album remarqué, constituent "une famille dans laquelle je me retrouve, réunie par une certaine authenticité", estime Baptiste Hamon, qui sera en concert le 19 mai au Café de la danse, à Paris, et assurera des premières parties pour Dominique A.
Quant au prolifique Jean-Louis Murat, il reviendra le 15 avril avec "Morituri", un nouvel album dont l'ambiance s'annonce plutôt sombre puisqu'il a été "inspiré par l'année 2015", écrit l'Auvergnat sur son site internet.
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