"La Bande à Renaud" : Aubert, Bruni, Biolay, Benabar... chantent ses tubes
En quatorze titres aux allures de "best of" (Mistral gagnant, Laisse béton, Hexagone, Dès que le vent soufflera, En cloque, Manu), "La Bande à Renaud", plusieurs générations et différents styles musicaux, rend hommage à la plume désormais endormie du chanteur aux cheveux paille et au bandana rouge.
"C'est vraiment un disque de fans, de gens qui ont été influencés par cet homme-là et ont envie de lui dire qu'il leur manque", raconte à l'AFP Renan Luce, gendre de Renaud, lequel a désormais mis les voiles pour le sud de la France où, à 62 ans, il prend soin de son potager et aussi de lui.
Dans cette "Bande", on trouve aussi Jean-Louis Aubert consolant "Manu" avec quelques arpèges. Hubert Félix-Thiefaine "dylanien" sur "En cloque". Nicola Sirkis, le leader d'Indochine, électrisant le mythique "Hexagone". Benjamin Biolay plus rebelle que jamais sur "Seconde génération".
Et Carla Bruni espiègle sur l'enfantin "C'est quand qu'on va où?" Mais Renaud, consulté sur le choix des titres, a aussi "exigé" la présence d'Elodie Frégé, ex-lauréate de la "Star Academy" pour faire vibrer le mélancolique "Il pleut". Coeur de Pirate ou Nolwenn Leroy, autres enfants des années 80, incarnent aussi cette nouvelle génération grandie en fredonnant "Mistral gagnant" ou "Morgane de toi".
Vivant, bien vivant !
Grand Corps Malade, "très grand fan" du chanteur, a pour sa part trouvé matière à slamer avec "La Médaille", texte antimilitariste "tellement bien écrit, avec des rimes d'une précision diabolique".
"La force de Renaud, c'est la variété des humeurs, avec des textes sentimentaux magnifiques, d'autres énervés, engagés, mais aussi des chansons vraiment très drôles", ajoute le slameur. Une variété des registres et une précision dans l'écriture qui parlent aussi à Disiz. Après s'être frotté en 2001 à un autre titre de Renaud, "Dans mon HLM", le rappeur revisite cette fois "Laisse béton". Au regard des autres reprises, relativement sages, celle-ci prend davantage ses distances avec l'originale sur la forme mais le texte n'y trouve que plus de fraîcheur ainsi relevé à la sauce rap.
Cet album peut "montrer que ces chansons, écrites pour certaines il y a 35 ans, résonnent encore", estime le compositeur Alain Lanty, coréalisateur du projet. D'autant que Renaud a donné sa bénédiction: "Il est flatté de voir qu'on peut encore s'intéresser à lui", indique ce proche du chanteur. "Il voulait simplement que l'émotion des chansons soit préservée."
L'écoute du disque, une fois fini, a eu lieu "à une terrasse, dans un petit bistrot à L'Isle-sur-la-Sorgue", se souvient Alain Lanty. "Il avait le casque sur les oreilles, et, moi qui le connais bien, je voyais son émotion à chaque début de chanson..." Même loin des scènes et des micros, le "chanteur énervant" aux 16 albums studio est "vivant, bien vivant!", assure le compositeur, qui en veut pour preuve l'attention que Renaud a portée au projet, n'hésitant pas à modifier, ici et là, quelques mots de ses propres textes, plus peaufinés que jamais.
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