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La presse people, le machisme, Sardou et la retraite : la chanteuse Sheila se livre sans tabou dans un entretien à "Libération"

Dans une longue interview au quotidien à l'occasion d'une double sortie discographique et d'une tournée qui passe dimanche par le Grand Rex à Paris, la chanteuse Sheila se montre plus combative et cash que jamais.
Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
La chanteuse Sheila sur scène aux Francofolies de La Rochelle, le 15 juillet 2023. (FRED DUGIT / MAXPPP)

Tina Turner était pour elle "une sorte de modèle, notamment sur scène" et sa mort a été "un choc". Michel Sardou "avait un caractère de cochon". Elle-même se considère comme "une grande cinglée". La rumeur médiatique affirmant qu'elle était un homme, le machisme des artistes et des maisons de disques, la chirurgie esthétique, son refus de la retraite et le harcèlement de la presse people : la chanteuse Sheila évoque tous les sujets, sans tabou ni langue de bois, dans une longue interview publiée dans Libération vendredi 10 novembre. Son actualité ? Une double sortie discographique et une tournée qui passe notamment par Le Grand Rex (complet) dimanche 12 novembre 2023.

Sardou "ne ramenait pas trop sa fraise"

Durant l'âge d'or de la variété française, dans les années 1970, "il n'y avait pas de rivalité" entre les artistes, qui se retrouvaient et s'amusaient beaucoup dans les shows télé de Guy Lux et Maritie et Gilbert Carpentier, se souvient Sheila dans cet entretien. Il y en a cependant un pour lequel elle avait "moins de feeling" : Michel Sardou et son "caractère de cochon". "Mais quand nous étions tous ensemble, il ne ramenait pas trop sa fraise", souligne Sheila, âgée de 78 ans.

Dans ce métier "géré par des hommes" pour qui il est "insupportable" qu'"une femme s'accroche après quarante ans", elle se souvient aussi "d'une émission des Carpentier où je chantais avec Sylvie Vartan. Quand on a terminé, Johnny, Eddy Mitchell et Sardou nous ont dit : 'C'est bon, maintenant, les mamans peuvent retourner à la maison'."

Étiquetée "droite bête"

"La presse à scandale, c'est juste insupportable. Ils ont pourri ma vie", assure aussi la chanteuse qui a débuté à 16 ans avec L'école est finie (1963). "Quand France dimanche et Ici Paris ont placardé dans la France entière "Sheila est un homme", c'était quand même hyperviolent. Parfois, je regrette de ne pas être un mec pour aller leur péter la tronche", ajoute-t-elle.

Au sujet de sa traversée du désert après l'arrivée au pouvoir de la gauche avec Mitterrand en 1981, elle tacle : "Je n'étais pas la meilleure copine de Jack Lang. À cette époque, je n'avais plus la carte, je n'avais même pas le ticket, je n'avais plus rien du tout. (...) J'étais étiquetée "droite bête" par rapport à la "gauche intelligente"." Pour elle aujourd'hui, bien qu'il soit "difficile d'accepter ses rides", pas question de tirer sa révérence. "Ça me choque quand on me parle de "retraite". Quel mot à la con ! C'est une deuxième vie."

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