"Le Téléphone pleure" de Claude François, la genèse d'un inoubliable duo
Un père séparé qui parle avec sa fille au téléphone, celle-ci ignorant que l’homme avec qui elle échange est son papa... Avec cette "histoire", Claude François a ému la France entière (mais aussi l’Angleterre et l’Espagne) et réalisé l'un de ses plus grands tubes.
Reportage : L. Hakim / J. Duboz / L. Calvy / A. Fagon / F. Curtet / A-C. Bequet
Inspirée d'un film américain
Mais ce succès, il le doit d’abord à deux hommes : Frank Thomas, qui a écrit les paroles et surtout Jean-Pierre Bourtayre. C’est lui qui a composé la mélodie mais c’est également lui qui, le premier, a eu l’idée d’écrire une chanson sur ce thème.Il venait de voir le film "L’Epouvantail" ("Scarecrown" en anglais) de Jerry Schatzberg avec Gene Hackman, Al Pacino. Palme d'Or ex aequo du Festival de Cannes 1973 avec "La Méprise d'Alan Bridges", le film racontait l’amitié entre deux hommes en perdition, dont l’un (Al Pacino) veut regagner son foyer abandonné depuis plusieurs années. Un coup de fil à son ex-compagne lui fait prendre conscience qu’il est le père d’un enfant.
Une chanson d'amour différente
A partir de là, le trio Thomas/Bourtayre/Cloclo a écrit "Le Téléphone pleure" qui, au départ, n’était qu’une chanson parmi d’autres sur un album dont le titre phare était "Le Mal aimé". Mais le public a très vite plébiscité "Le Téléphone...". Pourquoi ? "C’était quelque chose d’original... Pour une fois, c’était pas une chanson d’amour classique. Il y avait une situation" explique Jean-Claude Bourtayre.Naissance d'un duo
La forme choisie pour faire vivre cette chanson – un duo avec une enfant – a été pour beaucoup dans son succès. Pour le mettre au point, Claude François a organisé des auditions mais c’est finalement la petite Frédérique Barkoff qui a été choisie. Agée de 5 ans, ce n'était pas une inconnue pour Cloclo : son père, Jean-Pierre Barkoff, était l’agent artistique de Cloclo et sa mère, Nicole Gruyer, sa plus proche collaboratrice.Frédérique, star malgré elle
Quarante ans après, Frédérique n’a rien oublié de ce duo qui a bouleversé sa vie d’enfant : "Les autres enfants m’appelaient la crâneuse. Un jour, Paris Match est venu faire des photos de moi en classe et après, ça a été l’horreur ! J’ai dit à ma mère "Plus jamais ça !" ".Elle confesse également ne pas avoir compris toutes les paroles et notamment l’évocation de l’hôtel Beau-Rivage..."Je ne savais pas ce que c'était. Je n'y avais jamais été de ma vie...Et d'ailleurs je me suis rendue compte, des années plus tard, que je disais Bou-rivage !"
Seras-tu aux prochaines vacances à l'hôtel Beau-Rivage ?
Aimes-tu la plage ?
Oh oui ! j'adore me baigner ; maintenant je sais nager
Mais dis donc, comment tu connais l'hôtel Beau-Rivage
Tu y as été toi, à Sainte-Maxime ?"...
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