Michel Delpech en concert dans les églises
On ne doit jamais se fier aux apparences. En lisant l'histoire de Michel Delpech, on se rend compte à quel point cette maxime est vraie. Sous des dehors un peu lisses de chanteur sympathique et populaire, qui parle dans ses chansons des tracas du quotidien, Michel Delpech a caché pendant des années une part de lui-même beaucoup plus sombre. Fils d'un artisan et d'une mère au foyer, son enfance fut pourtant paisible. Le démon de la musique le prit dès 1964, année où il fonda son premier groupe. Il n'a que 18 ans quand son premier album quatre titres sort. Mais c'est en 1965 qu'il rencontre le succès en jouant dans la comédie musicale "Copains-Clopants" où il chante ce qui deviendra son premier succès, "Chez Laurette". Le succès ne se démentira pas et Delpech va enchaîner des tubes désormais inscrits dans la mémoire collective : "Il y a des jours où on ferait mieux de rester au lit " (qui fut Grand Prix du disque de l'Académie Charles Cros), "Wight Is Wight", "Pour un flirt", "Les divorcés", "Le chasseur" ou encore "Le Loir-et-Cher" et enfin "Quand j'étais chanteur". Cette dernière chanson, qui date de 1976, était prémonitoire, annonçant en quelque sorte la traversée du désert du chanteur qui tombe alors dans une grave dépression. "Encore aujourd'hui" dit-il, "j'ai du mal à m'expliquer ce qui s'est réellement passé. Tout s'est déglingué en moi, j'ai perdu pied. Le succès est arrivé très vite, je n'étais pas prêt à affronter les obstacles". La suite, on la découvre en écoutant Michel Delpech : alcool, drogue, sciences occultes...Puis, la rencontre et le mariage avec sa seconde femme en 1985, la redécouverte de la foi et enfin le retour sur scène avec Bénabar en 2004. Le plus rassurant dans tout cela, c'est que si Michel Delpech s'est perdu lui-même, le public, lui, n'a jamais perdu son estime pour cet artiste attachant. L'amour, quel qu'il soit, peut faire des miracles...
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