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Michel Fugain : 50 ans de scène, ça se fête en tournée !

"Attention mesdames et Messieurs, ça va commencer bien gentiment !" Michel Fugain fête ses cinquante ans "et des poussières" de carrière avec une tournée anniversaire "anti-morosité" dont le coup d'envoi est donné samedi 7 mars aux Folies Bergères, à Paris, avec son nouveau groupe Pluribus. Retour sur l'esprit "Big Bazar", une musique faite dans la joie et la générosité.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Michel Fugain en mars 2014.
 (SADAKA EDMOND/SIPA)

"C'est reparti pour une aventure un peu dingo avec une bande de musiciens extraordinaires qui viennent pour la plupart du jazz. Je crée un nouveau truc et ça m'enchante ! Depuis un an, on est sur la route", confie le chanteur qui aura 73 ans le 12 mai.

    
"Pluribus est née de ma rencontre avec Pierre Bertrand, arrangeur surdoué désormais mon complément direct, un vrai fédérateur de musiciens. C'est une aventure humaine formée d'une bande de douze musicos qui jouent, chantent et envoient du bois. Notre désir ardent, c'est de faire du populaire léché et festif", décrit celui qui a composé ses premières chansons en 1964 : "Cela fait donc 51 ans et des poussières que je suis dans le métier..." "Compte tenu de mon âge, Pluribus est un dernier plaisir mais avec un enthousiasme intact", précise cet habitué des chemins de traverse, fier de ce projet dont la version disque est parue en 2013.

Itinéraire d'un élève en médecine qui devient chanteur

Celui qui a incarné l'esprit hippie des années 70 avec son "Big Bazar" et des chansons devenues des hymnes humanistes et libertaires ("Fais comme l'oiseau", adaptation de la chanson brésilienne "Você Abusou", "Une belle histoire", "Nous sommes"...) a abandonné des études de médecine pour devenir assistant du cinéaste Yves Robert. Dans le même cours d'art dramatique que Michel Sardou, Michel Fugain  l'accompagne à la guitare lors d'une audition chez Barclay.
Le futur hippie compose ensuite ses premières chansons pour Hugues Aufray, Hervé Vilard, Dalida ou encore Marie Laforêt. Il décide de chanter à son tour et décroche un premier succès en 1966 avec "Je n'aurai pas le temps".
En 1970, il célèbre la mode "peace and love" qui fait alors fureur avec une comédie musicale, "Un Enfant dans la ville". Michel Fugain veut prolonger l'esprit de troupe : deux ans plus tard, le "Big Bazar" réunit trente chanteurs et danseurs en "pattes d'eph" et chemises à fleurs. Restés dans la mémoire collective, les tubes s'enchaînent jusqu'en 1977.

L'esprit Big Bazar est celui d'une époque révolue, portée par l'espoir

"J'ai conscience de ce privilège d'être populaire. On a partagé tellement de choses avec le public. Nos chansons ont permis de faire des rencontres, des mariages. C'est le grand pouvoir des chansons populaires", estime Michel Fugain, qui reconnaît aussi sa "chance" d'avoir travaillé avec de "grands auteurs comme Pierre Delanoë ou Claude Lemesle".
 
Chanteur de "la vie, la liberté, l'idéal et l'enthousiasme", il dit avoir "toujours préféré le verre à moitié plein plutôt que le verre à moitié vide". "C'est une façon de vivre qui me ressemble, tout simplement. Je me serais emmerdé si j'avais dû trainer des chansons sombres", ajoute-t-il.

Son "Big Bazar" est né juste après 1968. "La société était porteuse d'une espèce de folie, de joie de vivre... L'espoir était important. Actuellement, on est dans le flou absolu, dans un délire propre à la société ultralibérale. Tant qu'on ne sortira pas de ce libéralisme échevelé, on sera en difficulté."
Avec Pluribus, Michel Fugain reprendra aussi avec de nouveaux arrangements sa chanson "La Bête immonde" écrite et composée en 1995 : "Elle est vivante/Elle a encore la haine au ventre/La rage au corps". "Avec la montée de l'antisémitisme, la situation est grave... ", estime le chantre du "flower power" soudain plus grave. "Quand le mot respect n'est pas dans toutes les têtes, quand l'intelligence n'est pas considérée comme vertu cardinale, comment voulez-vous qu'une société tienne debout ?"

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