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Pour son 13e album, "Alain Chamfort" tout simplement

Après des traversées du désert et des fins de contrat, Alain Chamfort reprend à 66 ans le fil d'une carrière "surprenante, singulière", en publiant lundi un album qui, comme celui d'un débutant, ne portera que le nom de son auteur.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Alain Chamfort, un nouvel album
 (Loïc Venance / AFP)

"En sortant de chez Sony, en 2001, j'avais quasiment admis l'idée que je ne chanterais plus", assure à l'AFP l'éternel dandy, jean et baskets blanches, désormais revenu des grandes maisons de disques.
              
Depuis la fin de sa collaboration de 25 ans avec Sony, l'interprète de "Manureva" a d'abord été remercié en 2003 de "façon un peu brutale" par EMI après seulement un album, puis vécu une expérience peu emballante en 2012 avec Universal pour un disque de duos avec des chanteuses : un projet "pas indispensable" qui "sentait vraiment le produit marketing", regrette-t-il aujourd'hui, déçu de la vision "à court terme" parfois privilégiée par les majors de l'industrie musicale.

              
Un album qui sonne pop
 
Pour autant, celui qui fit ses premiers pas au début des années 1970 grâce à Claude François ne se voyait pas poursuivre en indépendant, comme il l'a fait le temps de quelques rééditions et de son album-concept sur Yves Saint Laurent en 2010.
              
C'est donc avec un label ni trop petit ni trop grand (PIAS) que revient cette fois Alain Chamfort : signe d'un nouveau départ, l'album de 11 titres qu'il a baptisé simplement "Alain Chamfort" comme on le fait souvent pour un premier  disque.
              
Annoncé par le dansant et électro "Joy", ce 13e album sonne résolument pop, avec les musiques et les claviers d'Alain Chamfort joliment mis en valeur par la production fine de Frédéric Lo, un réalisateur qui a notamment collaboré avec Daniel Darc, Stephan Eicher ou Alex Beaupin.
              
Des textes de Jacques Duvall, son parolier fétiche
 
S'il a souvent changé de maisons de disques, Alain Chamfort reste très fidèle, pour ses textes, à la plume de Jacques Duvall. Ce parolier belge qui l'accompagne depuis plus de 30 ans s'en donne à coeur joie pour chanter l'amour sous toutes ses formes : usé par le temps ("Ensemble"),  pudique ("Jamais je t'aime"), mélancolique ("Où es-tu?", en duo avec Charlotte Rampling).
 
L'une des belles surprises de l'album est la ballade "Argentine", où le  chanteur se joue des mots et des frontières sur fond de crise économique dans un cocktail de poésie, de peinture sociale et d'optimisme que ne renierait pas un Alain Souchon ("Même s'il ne reste plus d'argent en Argentine / Tant que la  vie continue, rien n'est jamais foutu").
 
"Pour un compositeur qui, comme moi, n'écrit pas ses textes, c'est tellement compliqué de trouver la personne qui va savoir exprimer ce que vous ressentez. Julien (Clerc) l'a eue avec Etienne Roda-Gil, Alain Bashung l'a eue avec Boris Bergman ou Jean Fauque, Voulzy avec Souchon... Quand on a cette  chance-là, c'est gigantesque", témoigne Alain Chamfort  au sujet de sa  collaboration au long cours avec son parolier fétiche, également connu pour ses textes pour Lio ("Banana Split", "Les brunes comptent pas pour des prunes"), Jane Birkin ou Elsa.
              
Le 14 juillet aux Francofolies
 
"Je ne le vois jamais bosser ! Avec lui, ce n'est jamais laborieux. J'en ai connu, des auteurs avec des dictionnaires de rimes, mais lui, il n'est pas là-dedans", ajoute celui qui avait fait appel à Jacques Duvall en 1981 pour prendre la suite de Serge Gainsbourg, le complice de la fin des années 1970 et du tube "Manureva" qui avait permis à Alain Chamfort de rompre avec sa période  "chanteur à minettes".
              
L'artiste, actuellement sur les écrans aux côtés d'Emma de Caunes dans "Les Châteaux de sable", sera le 14 juillet aux Francofolies de La Rochelle.

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