Pussy Riot : Mireille Mathieu dénonce le "sacrilège" mais demande "l'indulgence"
"Une église n'est pas un lieu pour pouvoir manifester, on peut manifester autrement. Une église est un lieu de recueillement, et c'est un sacrilège" de manifester comme l'ont fait les Pussy Riot, a déclaré ainsi Mireille Mathieu à la chaîne de télévision moscovite TV tsentr lors d'une visite à Moscou.
Mireille Mathieu, très populaire en Russie, a donné cette interview à l'occasion de sa venue à Moscou pour participer à un festival international de musique militaire où elle a interprété des chansons en russe. En 2008, elle avait donné un concert dans l'un des palais du Kremlin, en présence de Vladimir Poutine et du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, alors en visite à Moscou.
Selon Mireille Mathieu, son appel à la clémence n'a pas été diffusé
Mercredi soir, Mireille Mathieu a publié un communiqué dans lequel elle assure que "l'interview sur la chaîne russe n'a pas été diffusée dans son intégralité", affirmant que la fin de l'entretien où elle sollicite "l'indulgence" pour les Pussy Riot a été supprimée.
La question posée par la journaliste était : "En tant que croyante, comment considérez-vous l'action des Pussy Riot ?" Selon le communiqué, Mireille Mathieu a répondu : "Je pense que ces jeunes filles ont été un peu inconscientes, car choisir une église n'est pas un lieu pour pouvoir manifester, on peut toujours manifester autrement, une église étant un lieu de recueillement, c'est un sacrilège. En tant que femme, artiste et chrétienne, je demande l'indulgence pour ces trois jeunes filles."
La chaîne de télévision russe nie tout découpage de l'interview
Contacté par l'AFP, le directeur des programmes de la tranche matinale de TV Tsentr, Vladislav Chekoïan, affirme qu'après vérification des enregistrements, "il n'y a pas cette phrase" où Mireille Mathieu demanderait l'indulgence pour les Pussy Riot. "Là où s'arrête ce que nous avons diffusé, s'arrête l'enregistrement. Il s'agit probablement d'un malentendu, Mireille Mathieu a pu prononcer cette phrase dans une autre interview. Nous sommes prêts à communiquer les enregistrements."
Trois jeunes femmes des Pussy Riot ont été condamnées en août à deux ans de camp chacune pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté, en février 2012, une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir. Deux autres jeunes femmes du groupe, qui avaient participé à cette action contre le président russe Vladimir Poutine, ont fui la Russie afin d'échapper aux poursuites judiciaires.
L'affaire des Pussy Riot a acquis un retentissement international et leur condamnation a été vivement critiquée à l'étranger où elle a été qualifiée de "disproportionnée".
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