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Quotas de chansons françaises : les radios privées se rebiffent

Les radios privées n'appliqueront pas mardi les quotas légaux de chansons francophones pour protester contre le soutien du gouvernement à un amendement qui vise à diversifier les chansons en français qu'elles diffusent.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
France Télévisions
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Un technicien radio à l'oeuvre (image prétexte)
 (Kenzo Tribouillard / AFP)

Opposées à cet amendement, qui doit être examiné cette semaine par l'Assemblée, les radios des groupes Lagardère (Europe 1, RFM, Virgin Radio), NRJ, RTL ainsi que les radios indépendantes ont annoncé lundi dans un communiqué suspendre "leur participation au dispositif des quotas francophones pour 24 heures".

En signe de protestation, les radios indépendantes ne diffuseront mardi "que les morceaux français que les auditeurs souhaitent entendre, pas ceux imposés par les quotas", indique Jean-Eric Valli, président du groupement des "Indés Radios".

Les arguments de la ministre

Les stations se disent "scandalisées" par les déclarations de la ministre de la Culture. Fleur Pellerin s'est en effet dite favorable à cet amendement qui, selon elle, doit "mieux mettre en valeur la jeune création française". "Sur un mois", cela reviendra seulement pour les radios à "passer un ou deux titres supplémentaires", a-t-elle précisé.

Les députés ont adopté cet amendement en commission dans le cadre du projet de loi sur la liberté de création. Malgré les quotas qui imposent aux radios privées de diffuser 40% de chansons en français, les députés ont relevé que sur certaines antennes, "10 titres francophones peuvent représenter jusqu'à 75% des diffusions francophones mensuelles", ce qui "ne permet plus aux nouveaux talents de rencontrer leur public".

Cet amendement vise donc à éviter que les mêmes tubes francophones ne tournent en boucle sur les ondes afin de se conformer aux quotas. Les syndicats de producteurs et d'artistes jugent cette mesure nécessaire "pour la diversité", notamment en ce qui concerne les réseaux de radio s'adressant "à un public jeune".

Les radios jugent l'amendement "liberticide"

Fleur Pellerin fait aussi valoir que la loi sur les quotas "n'était pas respectée jusqu'à présent", une accusation jugée "mensongère" par les radios. Celles-ci voient au contraire dans cet amendement une mesure "liberticide". Elles font valoir leur "travail quotidien depuis plus de 20 ans pour respecter leurs quotas dans un contexte d'effondrement de la production française (-66% d'albums francophones entre 2003 et 2014, -62% de nouveautés musicales en France en 2014, 83% de la production française qui n'est pas en français)".

"En empêchant les artistes français d'être autant diffusés que les artistes internationaux, la ministre veut empêcher l'émergence des futurs Stromae, Calogero, Christine and the Queens ou Maître Gims et tant d'autres", estiment les radios indépendantes.

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