Quotas francophones à la radio : un rapport parlementaire formule des propositions
Contraignants et critiqués par les radios, les quotas de chansons francophones pourraient être aménagés, selon un rapport parlementaire publié mercredi par deux députées.
Les quotas francophones instaurés en 1994 obligent les radios à diffuser aux heures d'écoute significative un minimum de 40% de chansons d'expression française, dont la moitié au moins provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions.
Très critiqués par les stations de radio musicales, ces quotas pourraient être aménagés, selon les rapporteures de la mission flash de l'Assemblée nationale sur le sujet, Florence Provendier (LREM) et Michèle Victory (PS). Ces deux députées formulent plusieurs propositions dans un rapport parlementaire publié mercredi 18 décembre.
Créer un régime spécial pour les radios thématiques
Un régime spécial pourrait être créé pour les radios thématiques (rock, électro), qui peinent à remplir leurs quotas francophones.
Apparaîtrait également un quota de chansons produites sur le territoire européen, "de sorte à promouvoir les titres locaux non francophones".
Evaluer les rotations sur trois mois au lieu d'un
Le "plafonnement des rotations" instauré en 2016, qui contraint les radios à diversifier leur liste de titres francophones pour éviter d'entendre toujours les mêmes tubes à l'antenne, resterait cependant en vigueur, malgré les pressions des stations musicales qui lui attribuent en partie la baisse continue de leurs audiences.
La notion de "nouveau talent" pourrait cependant être élargie à des artistes un peu plus connus, et les rotations pourraient désormais être évaluées sur trois mois au lieu d'un, laissant plus de marges de manoeuvre aux radios.
Mesurer les effets des quotas
Les députées proposent surtout de confier au Centre national de la musique et au CSA une étude pour préciser les effets de ces quotas, sur la production musicale francophone comme sur les radios. Le rapport incite aussi à la création d'un "espace de discussion" entre les radios et la filière musicale, sous l'égide de ces deux institutions.
Inciter à diffuser plus de musique et moins de blabla
Les députées veulent aussi "inciter les radios à une plus forte musicalité", alors qu'elles constatent une "diminution de la part prise par la diffusion de musique au profit des programmes parlés, notamment aux heures de grande écoute". Elles proposent une "forme de bonus" pour les radios qui s'engageraient à diffuser plus de musique.
Se concerter avec les plateformes de streaming
Concernant les plateformes de streaming comme Deezer ou Spotify, que les radios voulaient voir soumises aux mêmes règles, les députées misent moins sur la loi que sur une "concertation", avec la signature d'une "Charte de la francophonie et de la diversité musicale". Le rapport propose également "d'inclure les webradios les plus importantes dans un dispositif de ce type".
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