Spectacle vivant : "On sort d'une période d'une violence inouïe", confie la chanteuse Izïa Higelin
La chanteuse est montée sur scène jeudi soir devant 1 500 personnes lors du Festival des festivals. "On m'a un peu sortie d'un bocal pendant six mois et on m'y replonge mais un quart de secondes, ça fait un peu comme un électrochoc", a-t-elle confié à franceinfo.
"On sort d'une période d'une violence inouïe", témoigne l'autrice, compositrice et interprète Izïa Higelin vendredi 28 août sur franceinfo après avoir chanté devant 1 500 personnes jeudi soir lors du Festival des festivals à Saint-Cloud, qui a remplacé Rock en Seine cet été en raison de l'épidémie de coronavirus.
"C'est quand même un délire de ne pas voir la bouche des gens qui chantent tes paroles ou qui te disent des choses", décrit-elle alors que tous les spectateurs étaient masqués pour des raisons sanitaires. "On m'a un peu sortie d'un bocal pendant six mois et on m'y replonge mais un quart de secondes [le temps de chanter deux titres]. Ça fait un peu comme un électrochoc. J'ai l'impression d'aller me baigner après avoir mangé, comme ce que tes parents te disent de ne pas faire. Ça me fait un peu le même effet."
De nombreux concerts annulés à cause du confinement
"Le confinement, je me le suis pris cinq jours avant l'Olympia qui était complet depuis décembre. J'avais mon Zenith à la rentrée. J'étais l'une des artistes les plus programmés cet été", soupire la chanteuse en estimant n'avoir fait que 30 concerts sur la centaine qui étaient prévus.
S'il y avait bien une année où je n'avais pas envie que ça m'arrive, c'était vraiment celle-là.
Izïa Higelin, chanteuseà franceinfo
Elle estime son travail d'écriture "de plus en plus compliqué" : "Ça me manque l'époque où tu pouvais juste écrire une chanson pour dire à un mec que tu l'aimais et qu'il ne t'aimait pas. C'est pénible. T'as l'impression que tu ne peux plus écrire sur des choses aussi légères et simples parce qu'on est tellement submergés." PourIzïa Higelin, "au-delà du Covid-19, il y a tellement de choses qui nous pèsent. En tant qu'artiste, tu te dis que c'est ton devoir d'en parler et en même temps tu te demandes par quel bout le prendre. Avant de me faire taper dessus, est-ce que j'en parle bien, est-ce que je traite bien les choses ? On est entravés par 12 000 trucs."
"Ce n'est pas viable sur la longueur"
On a envie de faire des groupes de parole d'artistes", plaisante Izïa Higelin, reconnaissant avoir besoin de "parler", "d'extérioriser", car elle a l'impression de ne pas exister quand elle n'est pas sur scène : "Je suis une artiste de scène avant tout, c'est toute ma vie. Je n'existe plus aujourd'hui, parce que je ne suis plus en tournée et que je ne vais pas m'amuser à faire des stories [publications sur les réseaux sociaux] et des clips et du contenu. Je suis une artiste de scène.
Même si je crois en mon disque et que je le trouve très beau évidemment, si je n'ai pas le support de la scène derrière, je ne peux pas exister.
Izïa Higelin, chanteuseà franceinfo
Malgré les dernières annonces du gouvernement en faveur du secteur du spectacle vivant, Izïa Higelin doute toujours beaucoup pour la suite : "Ils sont marrants de nous dire de trouver des solutions, de chevaucher les tigres, d'organiser deux ou trois petits trucs à la rentrée. Bien sûr qu'on peut s'organiser, mais ce n'est pas viable sur la longueur. Je n'y crois pas trop [au maintien de] ma tournée [prévue de septembre à décembre], mais on va essayer de faire de petits événements pour ponctuer un peu tout ça, des choses qui ont du sens, qui transportent des messages."
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