Sylvie Vartan quitte la scène : les cinq raisons d'un adieu, après soixante-trois ans de carrière
De sa Bulgarie natale à la Californie, en passant par New York et le Japon, l'idole des yéyés peut s'enorgueillir d'une carrière internationale exceptionnelle dans l'histoire de la chanson française. Sylvie Vartan est une icône des années 1960. À 80 printemps, après plus de soixante ans sur scène, la blonde Sylvie se prépare à donner six ultimes concerts, du 8 au 10 novembre 2024 au Dôme de Paris et du 24 au 26 janvier au Palais des Congrès. Voici, en cinq points, les raisons de son choix.
1Parce qu'il est temps de se calmer
Sylvie Vartan est l'une des plus célèbres artistes francophones. Elle a fait près de 2 000 couvertures de magazines, plus que Brigitte Bardot et Catherine Deneuve. Longtemps, elle a rejeté l'idée de quitter la scène et de faire de ce départ un événement. Mais après soixante-trois ans de carrière, une cinquantaine d'albums enregistrés et 40 millions de disques vendus, elle parle d'un point final "irrévocable". "J'ai vécu sur un volcan depuis mes débuts", explique-t-elle. "J'ai tellement fait que, à un moment donné, il faut se calmer un peu, il est temps." Dans une biographie parue en février 2024 (Sylvie Vartan, les chemins de sa vie aux éditions Mareuil), Frédéric Quinonero raconte son voyage au long cours avec les centaines de concerts qui se sont enchaînés, des capitales du monde aux plus petites villes de province. "Je ne peux pas continuer à ce train d'enfer, même si je ressens le même enthousiasme. Je commence à fatiguer", avoue Sylvie Vartan.
2Pour ne pas faire le concert de trop
La star estime que pour l'instant, elle chante "encore bien" mais selon elle, "il est fatal que cela s'arrêtera un jour. (...) Je veux proposer des choses correctes, dans la couleur que j'aime et de la façon qui me plaît. Je ne veux surtout pas me traîner sur scène !". Née en Bulgarie en 1944, Sylvie Vartanian, son vrai nom, est arrivée en France à l'âge de 8 ans après que ses parents ont fui la dictature communiste. Elle est encore lycéenne lorsque son frère lui demande de remplacer une chanteuse dans le duo, Panne d'essence avec Frankie Jordan. Elle qui ne voyait "même pas cela comme un métier" devient une idole des jeunes comme son futur mari, Johnny Hallyday. Dans les années 1980, elle apprend à danser et se lance dans grands shows à l'américaine. Mylène Farmer aujourd'hui fait partie de ses héritières. Depuis une quinzaine d'années, Sylvie Vartan propose des récitals plus intimistes.
3Parce qu'elle a réalisé tous ses rêves
Quand elle regarde dans le rétroviseur, Sylvie Vartan estime avoir eu le bonheur de réaliser tous ses rêves "dans un merveilleux tourbillon" dont elle ne revient pas elle-même. "Je suis très reconnaissante à ma bonne étoile, à tous ceux qui m'ont aimée et m'ont tant donné", dit-elle. Elle cite notamment ses parents et ses deux maris, Johnny Hallyday et le producteur californien Tony Scotti, deux hommes "assez rares et incroyables". "J'ai eu la chance d'avoir été amoureuse, d'être aimée en retour, d'avoir eu des rencontres formidables parce qu'on ne réussit jamais seul." Après la naissance de son fils David en 1966, elle a eu le bonheur d'adopter Darina, une petite Bulgare en 1984.
4Pour remercier son public
Comme Françoise Hardy, Sheila ou encore Chantal Goya, Sylvie Vartan a un public fidèle qui s'est agrandi au fil des années et compte plusieurs générations. Elle dit devoir beaucoup "aux mères qui ont amené les enfants voir mes spectacles. Je rencontre des gens qui me disent ça tous les jours. C'est amusant !". Très critiquée à ses débuts, la chanteuse assure qu'elle a toujours été libre de faire ce qui lui plaisait. "On ne m'a pas forcée. J'ai toujours écouté mon cœur et j'ai foncé, sans me poser trop de questions. Faire ce métier est vraiment une thérapie extraordinaire qui guérit tous les maux, et dans les deux sens : pour l'artiste et le public."
5Pour faire le show une dernière fois
Sylvie Vartan annonce que ses six concerts d'adieu vont ressembler à "une comédie musicale" avec les moments magiques de sa carrière qu'elle juge "plutôt romanesque". Elle travaille pour l'occasion avec le chorégraphe Redha Benteifour, qui fut l'un de ses danseurs. La star annonce des invités surprises, mais révèle deux choses : "Il y aura évidemment au moins David [Hallyday, son fils] avec un orchestre d'une quinzaine de musiciens, mes choristes et mes danseurs." Il est fort probable qu'elle interprète deux de ses chansons préférées : Un peu de tendresse, un titre datant de 1967 et La Maritza, chanson qui évoque son enfance en Bulgarie.
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