Toute la poésie du chanteur Babx dans son film-album "Les Saisons volatiles" offert jusqu'au déconfinement
Le lumineux chanteur, pianiste, auteur et compositeur nous offre 37 minutes de poésie, de musique et d'humanité dans un album à regarder autant qu'à écouter.
Babx, alias David Babin, a le talent, l'inspiration et le charisme pour mener une carrière de premier plan en termes de notoriété. Pourtant, il préfère suivre son étoile et ses chemins de traverse, pas forcément pointés par les spots du showbiz. Ce faisant, sa lumière touche quiconque se laisse effleurer par la pulsation de sa poésie intérieure. Cette poésie intimiste, singulière, foisonnant de visions, se rappelle à notre souvenir en plein confinement avec un nouvel objet non seulement sonore, mais aussi visuel, Les Saisons volatiles. À la base, il y a un album qui aurait dû sortir plus tard dans l'année. Babx nous l'a offert lundi 27 avril en version "film-album", cosigné avec le réalisateur Yvan Schreck, et disponible jusqu'à la fin du confinement.
Des séquences prémonitoires
Un film décliné en quatre saisons, ponctué de tableaux : images filmées de la fenêtre de Babx, plans diaphanes, danseuses munies de masques de protection, séquences colorées, chorégraphiées, oniriques, du "air piano" sans voix, du vrai piano-voix, un dialogue de séduction avec sa Valentine, les visages noyés dans des masques à gaz..."Voulez-vous sortir ? - Mais... on ne peut pas." Le regard plein de fantaisie et de douceur d'un artiste qui a écrit et composé ses nouvelles chansons pendant un an, en solitaire, bien avant la crise du coronavirus, l'œil à sa fenêtre, les mains au piano. D'où le côté troublant et prémonitoire de certaines séquences du film. "Les photos avec les masques datent du tournage donc d’il y a deux ans ! Je ne me l’explique pas. Au départ il s’agissait plus de coller à la chanson Particules fines et donc d’illustrer la pollution", précise Babx à Franceinfo Culture. Rattrapé par une inconcevable réalité, l'ex-confiné reconfiné s'est réinventé.
La vidéo du nouveau projet solo de Babx devrait disparaître dès le 11 mai, avec la sortie progressive du confinement. L'album, dans lequel Babx chante un titre en chinois, reviendra théoriquement pour une sortie officielle cet automne. Les Saisons volatiles sera le successeur du sublime Ascensions (2017), un disque à fleur de peau écrit en contrecoup des attentats du 13-Novembre et qui n'avait donné lieu qu'à un seul concert - inoubliable - à Paris, à la Cigale.
En décembre 2019, Babx a concrétisé par un album son partenariat exceptionnel avec André Minvielle et Thomas de Pourquery autour du répertoire de Claude Nougaro, une divine alchimie qui s'exprimait jusque-là uniquement par quelques rares concerts ici et là, dont une inoubliable soirée à Paris à l'automne 2016.
Un album écrit par un Babx "auto-confiné"... en 2017
Dans le communiqué de presse adressé lundi 27 avril aux journalistes, Babx explique le cheminement de ce nouveau projet artistique né à Paris, en 2017, dans une première période d'"auto-confinement" selon ses propres termes. "Le piano et moi, personne d’autre. J’ignore totalement pourquoi." Il raconte ces "dames chinoises" - au départ, il les imagine nord-coréennes - qui dansent sous sa fenêtre, sur un terrain de basket, et qui l'inspirent au point où ils les filme, chaque jour, avec son téléphone. "Elles sont mon seul rendez-vous avec le dehors. Je les attends tous les matins, imagine leur vies (...) Elles entrent dans mes chansons." Elles entreront dans son film.
De sa fenêtre, il observe "un monde répétitif et changeant", saison après saison. "Je scrute l’arrivée d’un flocon de neige, d’un bourgeon, d’un enfant se transformant en adolescent. Cet endroit devient une falaise, un théâtre, une forêt, une ville entière. J’écris des chansons sur des petites choses qui me paraissent à moi, immenses. Me vient, au fil du temps et de mes videos, l’idée d’un 'film-album' où l’extérieur s’inviterait à l’intérieur." Ce film réalisé avec Yvan Schreck restera "confiné" à son tour, jusqu'à la décision de l'offrir aux internautes piégés par la pandémie. "2020 : me voilà reconfiné mais cette fois nous sommes des milliards derrière nos fenêtres. Personne sur les terrains de basket sauf les arbres et les oiseaux. De toute manière je n’y habite plus. J’aimerais croire que ce film et ces chansons leur feront passer le temps."
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