Un hommage à Daniel Balavoine, mercredi soir sur France 3
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Si sa voix aiguë et son engagement citoyen n'ont pas toujours fait l'unanimité de son vivant, ses chansons sont toujours présentes dans le paysage musical. Et trente ans après sa mort accidentelle, "la figure de Daniel Balavoine ressurgit", constate le journaliste Daniel Varrod, auteur du documentaire "Je m'présente, je m'appelle Daniel", cité par l'AFP.
Ce film donne à entendre des chanteurs comme Cali, Christine and the Queens, Soprano, Youssoupha, La Grande Sophie, ainsi que Joana Balavoine, la fille du chanteuse, également musicienne. Pour le documentaire, elle s'exprime pour la première fois à propos de son père disparu quelques mois avant sa naissance.
Daniel Balavoine, c'était un "geek" attiré par la musique électronique naissante, fou de Peter Gabriel (mais il n'a pas eu le temps de connaître le fameux album "So" de son idole, sorti quelques semaines après sa mort), un auteur à la fois idéaliste et ancré dans le réel ("L'Aziza", "Mon fils, ma bataille"), un porte-parole de la jeunesse n'hésitant pas à poser les questions qui fâchent à la télévision devant le futur président de la République François Mitterrand en 1980, un "altermondialiste" avant l'heure œuvrant au Sahel...
"Chacun trouve quelque chose chez lui"
"On se réclame de Balavoine pour des raisons différentes, chacun trouve quelque chose chez lui", estime Daniel Varrod, qui publiera également le 11 janvier le livre "Génération Balavoine" (Fayard).Daniel Balavoine est mort le 14 janvier 1986, à quelques semaines de son 34e anniversaire, au Mali, dans un accident d'hélicoptère sur le Dakar, qui a également coûté la vie au fondateur du rallye-raid Thierry Sabine et à trois autres personnes.
Cette funeste année, il suivait la course - qu'il avait courue comme copilote en 1983 et 1985 - pour étudier un projet d'installation de pompes hydrauliques au Sahel, dans le cadre de l'opération Action Écoles qu'il avait lancée. Ce projet a abouti quelques années plus tard, grâce au travail de la fondation portant son nom, toujours active. À 33 ans, Daniel Balavoine était alors à l'apogée de sa carrière, grâce au succès de son huitième album "Sauver l'amour", avec son tube "L'Aziza".
Cette carrière, entamée discrètement avec le groupe Présence puis aux côtés de Patrick Juvet, a décollé en 1978 avec un premier succès, "Le chanteur", chanson titre de son troisième album, et un rôle, celui de Johnny Rockfort dans l'opéra-rock "Starmania" ("Quand on arrive en ville", "SOS d'un Terrien en détresse").
Il regrettait le peu d'intérêt de la critique rock à son égard
"Bala" enchaîne alors les succès : "Lucie", "La vie ne m'apprend rien", "Vivre ou survivre", "Je ne suis pas un héros"... Il devient un chanteur populaire mais pas forcément pleinement satisfait. Captivé par le rock et les sons électro, qu'il utilise, il regrette le peu d'intérêt de la critique rock qui le catalogue comme chanteur de variétés.Plus que le chanteur d'un style en particulier, "c'était un homme qui chante, un artiste incontournable, précurseur et transgénérationnel", pour Julien Creuzard, directeur du label Capitol, qui publiera le 8 janvier l'album hommage de reprises "Balavoine(s)". Un disque au générique éclectique et majoritairement féminin avec notamment Florent Pagny, Christophe, Nolwenn Leroy, Zaz, Josef Salvat, Marina Kaye, Cats on Trees ou Shy'm.
Il n'a pas forcément été simple de trouver les artistes à l'aise dans les arabesques vocales d'un chanteur dont LA "signature" était sa fameuse "voix de tête", parfois moquée à ses débuts pour son côté androgyne. Au milieu des reprises incontournables figurent quelques pépites moins connues comme "Soulève-moi" sur la prostitution, chantée par Raphaël, ou la complainte "Si je suis fou", joliment revisitée par Ours.
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