Vianney, un souffle de fraîcheur sur la chanson
Né Vianney Bureau à Pau le 13 février 1991, Vianney, look d'étudiant, mèche faussement rebelle, évoque plus un premier de la classe qu'une tête d'affiche de festivals. Le design pastel, aux teintes un rien délavé, de la pochette de son premier album "Idées blanches", n'arrange rien.
Ce qui ne l'empêche nullement de creuser son sillon dans le paysage musical. Après l'entêtant "Je te déteste", sa chanson "Pas là" est l'un des tubes de l'année 2015.
Depuis des mois, le jeune homme sillonne les scènes. Après les premières parties de Florent Pagny et ses premiers concerts sous son nom, il est programmé au festival Solidays ce dimanche 28 juin. Il est attendu cet été aux Francofolies de La Rochelle (le 13 juillet).
"Mon plus grand bonheur jusqu'ici, c'était de jouer mes chansons dans ma chambre. Mais en ce moment, je découvre que, au-delà de la chambre, c'est encore mieux !", confie à l'AFP celui qui a ouvert le dernier Printemps de Bourges, en avril, "un an jour pour jour après mon tout premier concert".
Sur scène, une voix, une guitare, quelques effets de boucles
Sur scène, pas de fioritures : le jeune homme à la voix puissante est seul avec sa guitare, utilisant juste des systèmes de boucles pour enregistrer une seconde voix ou quelques percussions en frappant sa guitare. "Quand une chanson fonctionne en guitare-voix, c'est vraiment ce que je préfère." Ce n'est pas pour rien si Vianney adore les morceaux "les plus épurés" de Neil Young, de Rickie Lee Jones ou "même des Rolling Stones" et qui a pris soin, dans le livret de son album, d'inscrire les accords des chansons.Vianney a grattouillé sa première guitare à 12 ans pour imiter son père, passionné de musique, qui aimait jouer à ses quatre fils quelques standards de Georges Brassens ou Christophe.
"Militaire très ouvert", son père n'a pas hésité à faire aimer à ses enfants la très antimilitariste chanson "Parachutiste" de Maxime Le Forestier. "Je ne suis pas antimilitariste, je ne peux pas l'être parce que, autour de moi, des gens ont donné leur vie pour ça... Mais mon père a tout fait pour qu'on puisse être conscient de la beauté des choses sans qu'on soit forcément d'accord."
Un profil atypique et assumé
Natif de Pau, ayant grandi à Paris, avec une mère professeur d'économie et ex-instructeur-pilote d'avion, Vianney assume avec le sourire son profil atypique dans le milieu de la musique. Il a adoré fréquenter le lycée militaire de Saint-Cyr, est fan de rugby, ne boit pas d'alcool, a étudié trois ans le commerce puis deux ans le stylisme dans une école de mode à Paris. Pas pour "se chercher" mais par "envie de vivre des trucs différents", précise cet amoureux des grands voyages à vélo ou en stop.La chanson a finalement fini par prendre toute la place après une rencontre avec celle qui allait devenir sa manageuse, Isabelle Vaudey. Elle découvre les chansons de Vianney grâce à un ami commun, lui fait enregistrer un album puis le propose au label Tôt Ou Tard, un disque qui s'est écoulé à ce jour à 30.000 exemplaires.
Le label, plutôt que sortir le disque, "aurait pu me demander de faire The Voice, comme font plein de producteurs, mais il ne l'a pas fait", se félicite le chanteur. "Ça existe encore, se réjouit-il, les labels qui essaient de développer depuis le début un artiste" qui n'a pas forcément fait le buzz sur internet ou ne vient pas de la télévision.
> Vianney dans "Alcaline, l'instant" (février 2015)
> Vianney dans "On n'est pas couché" (30 mai 2015)
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