: Vidéo Cible d'insultes homophobes et racistes, Bilal Hassani, représentant la France à l'Eurovision 2019, a vécu un rêve... et un cauchemar
Sélectionné pour le concours de l'Eurovision en janvier 2019, Bilal Hassani a réalisé son rêve : devenir un chanteur populaire et adulé. Certains, pourtant, n'ont pas supporté que le youtubeur aux perruques colorées qui assume son homosexualité représente la France. Un an plus tard, comment Bilal vit-il le flot de haine dont il fait l'objet et qui ne s'est jamais vraiment tari sur les réseaux sociaux ? "Envoyé spécial" l'a rencontré.
"Envoyé spécial" a décidé de fêter ses 30 ans, le 23 janvier 2020, en racontant l'histoire et le parcours de jeunes qui sont en train de changer le monde. Le magazine propose un portrait de la révélation de l'Eurovision 2019, ce phénomène de la chanson qui porte des perruques colorées et assume son homosexualité.
Le youtubeur Bilal Hassani était déjà une star sur la Toile, mais avec sa victoire en finale de la sélection française pour l'Eurovision, il a réalisé son rêve. Le 26 janvier 2019, celui qui chante et danse depuis tout petit a crevé l'écran de télévision sans rien renier de son identité. Mais pendant des semaines, il a vécu un cauchemar.
Bilal recevait en moyenne 10 insultes racistes ou homophobes par minute
"Un Marocain transgenre pour représenter la France, c'est non." "Un Arabe avec une perruque pour représenter la France, on n'en veut pas." "Tu fais honte à la France, au Maroc et à toute l'humanité". "Je te souhaite la mort, sale pédé." Ce sont quelques-unes des... 60 000 insultes qui se sont déversées en quelques semaines sur les réseaux sociaux. Elles ont été répertoriées par une association qui lutte contre l'homophobie. Au plus fort de ce déferlement de haine en ligne, le jeune homme disait recevoir une dizaine d'insultes homophobes ou racistes par minute.
Aujourd'hui, il ne prend plus les transports en commun
Toutes ces insultes et ces menaces ont laissé des traces. D'autant qu'elles ne se sont jamais réellement arrêtées. "J'essaye de vivre avec, confie Bilal (qui a porté plainte), et ça, c'est pas normal, je pense." Il dit faire "plus attention aujourd'hui, à des choses auxquelles [il ne devrait] pas faire spécialement attention", être toujours sur le qui-vive, à se demander : "Qu'est-ce qui va m'arriver ?" Le jeune homme ne prend plus les transports en commun. Le plus souvent possible, il se réfugie à Saint-Denis, à côté de Paris, là où il a grandi auprès de sa mère, Amina, restée sa plus proche confidente.
Extrait de "Bilal, le chant de la liberté", un portrait à voir dans "Envoyé spécial" le 23 janvier 2020.
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