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Vidéo L'avant-première de "Hit Parade" : Claude François, Dalida, Mike Brandt et Sacha Distel en hologrammes

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Temps de lecture : 6min
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Les fans des 70’s ont découvert mercredi soir au Palais des Congrès de Paris l’avant-première du spectacle "Hit Parade" où évoluent les hologrammes de Claude François, Dalida, Mike Brant et Sacha Distel. Une première mondiale qui a bluffé mais aussi frustré le public, selon lui, avec des retrouvailles parfois trop virtuelles.

Bluffant mais frustrant

Palais des Congrès de Paris. Après une attente savamment orchestrée, Claude François débarque sur scène, accompagné des Clodettes. Il entonne "Cette année-là", chorégraphie à l'appui, avant de donner des indications aux machinistes. Suivront une douzaine de tubes des années 1970 dont "Gigi l'amoroso" (Dalida), "Qui saura" (Mike Brant) ou "Toute la pluie tombe sur moi" (Sacha Distel), avec une attention portée aux costumes et des chorégraphies inventives.
"Quand je l'ai vu, ça m'a fait quelque chose", raconte une fan de Cloclo qui a assisté à l'avant-première de "Hit Parade". "Mais j'avais envie qu'il se rapproche, J'étais frustrée", reconnaît-elle. En cause : la distance entre les hologrammes des stars, au dernier plan de la scène, et le public demandeur d'interaction pour aller plus loin que les albums de reprises, les films biographiques, les émissions spéciales à la gloire de leurs idoles ou les spectacles de sosies.

"C'est toute l'ingratitude de cette technologie, on en voudrait encore plus", résume un spectateur pour qui le public intègre au fur et à mesure "les limites" de ce spectacle d'un nouveau genre.

"Hit Parade", qui démarre jeudi à Paris, partira en tournée à partir d'avril en France, en Suisse et en Belgique.

Une technologie française

Pour faire revivre ce carré d'as des années 70, qui totalise 250 millions d'albums vendus, les équipes ont fait appel au studio français Mac Guff (à l'origine du film "Moi, moche et méchant" et des Minions).

Reportage : N. Lemarignier / M. Weber / S. Gripon / J-C. Lambard
Deux technologies ont été utilisées: le "motion capture" pour recréer des visages en trois dimensions et une doublure pour le corps, grâce à des sosies aux mêmes mensurations que les artistes disparus. A cela s'ajoute le recours à des caméras de très haute définition, permettant une qualité douze fois supérieure à celle d'un film.

Coût de l'ensemble : près de six millions d'euros et un travail de titan sur plusieurs années pour assurer cette première mondiale. Jusqu'ici, les spectacles avec des hologrammes s'étaient en effet limités à de brèves séquences, le temps d'une chanson, comme avec Michael Jackson.

Remonter le temps

"C'est très bien fait, on n'arrive pas à voir le vrai du faux" lors des numéros où des hologrammes se mêlent à des danseurs en chair et en os, estime une spectatrice de 35 ans, venue à l'avant-première avec sa mère. Mais "on ne sait pas trop si on est à un concert ou au cinéma". En tout cas, pas un spectacle vivant, souligne-t-elle.

Si les hologrammes chantent, dansent et parlent, dans ce spectacle qui se déroule en 1975, ils restent en effet très virtuels, malgré la mise en scène permettant des ponts entre leur univers et la scène où se mêlent acteurs et danseurs.
Hit Parade : Claude François en hologramme
 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)
Grande fan de Dalida, une spectatrice de 41 ans, se pose moins de questions et apprécie d'être comme dans une émission télévisée de Gilbert et Maritie Carpentier. "Nous n'avons jamais vu ces artistes (sur scène) donc on a l'impression de remonter le temps", indique-t-elle.

Des projets, mais peu d’élus

De plus en plus de producteurs envisagent de mettre sur scène des chanteurs disparus grâce à des hologrammes, mais les projets sont rares à se concrétiser.

Signe que les choses avancent lentement, cinq ans après le concert du rappeur américain Tupac, décédé en 1996, sur l'une des scènes du festival Coachella, en Californie, cette prestation demeure la référence du genre.
L'apparition d'un hologramme du défunt Michael Jackson sur la scène des Billboard Music Awards, en 2014, avait aussi fait grand bruit, mais depuis, l'excitation autour du concept est largement retombée aux Etats-Unis.

Un raté

Les hologrammes ont raté, au printemps, un rendez-vous important avec le grand public. Fin mai, la chaîne américaine NBC voulait mettre sur pied un duo entre la chanteuse Christina Aguilera, bien vivante elle, et Whitney Houston, morte en 2012, dans le cadre du télécrochet "The Voice". Mais après avoir vu la séquence filmée, les proches de Whitney Houston ont souhaité qu'elle ne soit pas diffusée, estimant que l'hologramme n'était "pas prêt".

Des extraits de la séquence ont depuis circulé sur internet et montrent un hologramme au visage plus proche de celui d'une doublure que de la célèbre interprète de "I Will Always Love You". "La technologie n'a pas pu être à la hauteur du talent que possédait Whitney", a alors commenté Christina Aguilera, un camouflet pour Hologram USA, la société qui assurait le volet technique du projet.

Whitney Houston, Elvis et Abba dans les tuyaux

Hologram USA prévoit toujours une tournée de concerts de Whitney Houston en 2017, après avoir initialement évoqué 2016. Contactée par l'AFP, la société n'a pas donné suite.

Outre Mac Guff, le studio français derrière "Hit Parade", et Hologram USA, un autre acteur a fait état d'un projet de grand spectacle musical autour de l'hologramme d'Elvis Presley. Un spectacle holographique sur le King a par ailleurs déjà tpourné par le passé. 

Aucune date n'a été fixée pour la présentation de ce show, mais Pulse Evolution, qui porte le concept, a reçu, en mars 2016, un coup de projecteur bienvenu avec l'annonce d'un partenariat avec le producteur britannique Simon Fuller (les émissions Pop Idol et American Idol notamment).

Simon Fuller travaille d'ailleurs également avec Universal à un programme en réalité virtuelle autour d’Abba, le groupe étant personnellement impliqué dans le projet.

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