William Sheller sort un nouvel album, "Stylus"
Depuis ce succès aux harmonies mélancoliques, William Sheller s'est retrouvé affublé d'une image romantique qui l'a plutôt embarrassé, lui qui craint de "se laisser piéger dans une image" et apprécie "changer de style d'un morceau à l'autre", confie-t-il dans un entretien à l'AFP.
"Certains croient même que je suis né en 1990", assène William Sheller, 69 ans (depuis le 9 juillet), qui a débuté sa prolifique carrière à la fin des années 60.
Flanqué d'une étiquette de "rigolo de service" après son premier tube en 1975, "Rock'n'Dollars", qui raillait l'usage de l'anglais dans les chansons en français, il déplore d'être devenu ensuite "le chialeur de service". "+Un homme heureux+ n'est pas du tout pour moi une chanson triste, c'est plein d'envie, plein d'espoir", assure-t-il à l'AFP.
"Un album de transition"
Avec son fameux piano et un quatuor à cordes, William Sheller a enregistré son nouvel album, "Stylus" (Mercury/Universal), avec une formule qu'il a expérimentée lors de sa dernière tournée courant 2013 : "Après, on va me foutre la paix ! J'ai conçu cet album en me disant que c'est un album de transition..."Sheller et le piano, une vieille histoire
William Sheller et son piano, c'est une vieille histoire. Il a joué ses premières notes à 10 ou 11 ans sur celui de sa grand-mère. Il est toujours resté fidèle à cet instrument. "Un piano, ça peut sonner comme un piano mais ça peut aussi sonner comme un orchestre, alors qu'une guitare par exemple, ça sonnera toujours comme une guitare."Mais un piano, ça peut aussi jouer de mauvais tours. "Il y a des périodes parfois où il ne raconte rien, il fait la gueule ! Alors je n'insiste pas, ce n'est pas la peine. Et à d'autres moments, ça vient tout seul !"
De son éducation musicale classique, avec le professeur Yves Margat, lui-même ancien élève de Gabriel Fauré, William Sheller, né d'un père américain et d'une mère française, conserve le goût de la transmission. Dans son disque, il a inséré deux courts instrumentaux afin d'offrir à ses fans musiciens des pièces classiques abordables pour les divertir de Mozart ou Chopin.
Des arrangements entre pop et classique, et une reprise
Pour le reste, il évoque dans ces nouvelles chansons ses réflexions de père et de grand-père sur des musiques oscillant entre pop britannique ("Youplong", "Une belle journée") et arrangements plus classiques ("Les enfants du week-end", "Bus stop", "Walpurgis").Il revisite aussi, au beau milieu de cet album, son premier depuis sept ans, une pépite de 40 ans d'âge, "Comme je m'ennuie de toi", parue sur son premier disque en 1975.
Un air de jazz, un genre qu'il associe à de mauvais souvenirs
Plus inattendu, il termine aussi par une petite chanson jazz, un genre pour lequel il n'a jamais caché une "répulsion" héritée notamment des souvenirs difficiles de son enfance aux États-Unis où ses parents recevaient chez eux de grands musiciens comme Dizzy Gillespie ou Oscar Peterson."C'était des copains de mon père. Mais recevoir des blacks à la maison, en 1952, cela voulait dire recevoir des coups de pelles des voisins." William Sheller se souvient : "C'était l'enfer. Il a fallu déménager." De plus, "le jazz, c'est pour moi, un présent permanent qui défile, il n'y a pas un lancement, un summum et une résolution, il n'y a pas de discours", estime le musicien.
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