Charlie Winston, une pincée d'électro dans les refrains folk
"J'ai changé, je suis maintenant différent, c'est pourquoi cet aspect électro est important pour moi, c'est vraiment quelque chose qui m'a inspiré", explique à l'AFP le plus "français" des chanteurs britanniques, de passage à Paris pour défendre son troisième album, "Curio City", dans les bacs lundi.
Mêler son univers pop-folk, plutôt vintage, à cette nouvelle atmosphère plus urbaine, inspirée de films comme "Drive" ou "Blade Runner": l'exercice était "délicat", reconnaît le Londonien de 36 ans, dont l'éternel chapeau noir trône sur la table, à portée de main.
"J'ai réalisé que Londres était devenu un miroir pour moi, il me renvoyait une image de celui que j'avais été. Il m'a fallu six mois pour m'acclimater. L'une des chansons, +Evening Comes+, parle de ce processus", confie-t-il. "Changé", le chanteur a même failli ne jamais faire ce disque et passer à autre chose, comme "faire des films". J'ai été tenace et ma persévérance a permis cet album. Mais je me suis toujours dit que, dans ma vie, si j'arrêtais de m'amuser à faire ce que je faisais, alors il faudrait arrêter. Or, pendant quelques mois, j'ai arrêté de m'amuser, cela ne me rendait plus heureux", explique-t-il.
"Le type qui chante"
Encore aujourd'hui, malgré ce disque bouclé, il se dit "pas certain de vouloir continuer à être le type qui chante", ce "n'est pas ce qui constitue l'ensemble des rêves et des espoirs de ma vie". "Je suis plus intéressé par la partie production. J'aime être en studio, composer, collaborer avec d'autres artistes, mais ensuite, passer deux ans à en parler, ce n'est pas ce que j'aime le plus", dit-il. "Donner des concerts, ça, c'est génial. Mais vous êtes sur scène deux heures, si vous avez de la chance, et le reste du temps, ce sont juste des temps morts...", ajoute-t-il dans un discours qui tranche avec l'enthousiasme affiché sur scène en décembre à la Gaîté Lyrique, à Paris, où il avait présenté ses chansons dans une salle en ébullition.
En France, où il a écoulé quelque 500.000 exemplaires de son premier album ("Hobo", 2009) et encore 150.000 du deuxième ("Running Still", 2011), le dandy britannique va continuer à tenir ce rôle du "Charlie chaleureux et enjoué" apprécié du public. Une douzaine de dates sont prévues en mars-avril. Mais il espère pouvoir aussi afficher les nouvelles "facettes de sa personnalité" dans les autres pays où on le connaît moins, et où il est attendu jusqu'à la mi-mai: Suisse, Italie, Autriche, Pologne, Allemagne, Pays-Bas, Belgique et Luxembourg.
En Grande-Bretagne, paradoxalement, Charlie Winston reste en revanche un quasi-inconnu. Peut-être parce que sa musique folk n'était jusqu'ici pas dans l'air du temps, celui des tout jeunes Ed Sheeran, Sam Smith ou George Ezra. Pouvoir sortir de chez lui sans être reconnu ne le chagrine toutefois pas: "Bien sûr, mon ego est toujours là et je me dis que ce serait bien que les gens connaissent mon travail... Mais il y a quelque chose de super de rentrer chez soi et d'être juste Charlie de nouveau."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.