Cinéma : "England Is Mine", Morrissey avant The Smiths

Dans les années 1970, et comme beaucoup de jeunes arrogants à Manchester, Steven Morrissey court les concerts. Mais le jeune homme aux cheveux longs, lunettes sur le nez, romantique à en mourir, déphasé socialement, n'aime quasiment rien. Et s'il découvre les Sex Pistols lors d'un concert mythique en juin 1976, sa lettre acerbe envoyée au New Musical Express laisse peu de doute quant à son goût pour le punk.

Dans England Is Mine, qui sort en salles mercredi 7 février, le jeune acteur Jack Lowden joue Morrissey. Inadapté, fils à maman, passionné de soul music et en même temps sûr de son talent : "On le voit souvent dans différentes situations, avec l’envie de se dérober, d’être ailleurs, mais en même temps le désir probable de mettre des droites à tout le monde !"

Morrissey avait une certaine idée de lui-même, mais il avait trop peur de le montrer

Jack Lowden, acteur

Dans le film, aucune chanson des Smiths et pour cause : toute l'action se passe avant. Le réalisateur Mark Gill, Mancunien lui-même, dépeint avec brio et empathie une genèse, s'avouant lui-même "pas fan des biopics qui racontent tout, du berceau au tombeau".

J’ai essayé de faire une histoire assez universelle pour toucher un public qui va au-delà des fans des Smiths

Mark Gill, réalisateur

Quant à savoir si Morrissey, caractériel et de plus en plus misanthrope aujourd'hui, a vu le film... England Is Mine, l'histoire d'une icône en devenir, qui s'achève sur la rencontre avec Johnny Marr et donc la naissance des Smiths. Frustrant mais intelligent, pour tout dire courageux, et réussi.

England is Mine, de Mark Gill, avec Jack Lowden et Jessica Brown Findlay. En salles le mercredi 7 février.