A la "Folle journée" de Nantes, un Beethoven universel : demandez le programme !
Pour le 250e anniversaire de sa naissance, Beethoven s’imposait comme thème de La Folle journée de Nantes. Du mercredi 29 janvier au dimanche 2 février, 271 concerts et beaucoup d’autres rendez-vous enchanteront la cité des ducs de Bretagne.
Beethoven for ever. Sur le podium olympique des musiciens il tient forcément une des trois places, avec Bach et Mozart. Dans l’ordre qui peut varier selon les mélomanes mais qui demeure depuis quelque 200 ans incontesté. La 26e Folle journée se consacre donc fort naturellement au maître. Et, contrairement à une précédente qui évoquait "Beethoven et son temps", celle-ci s’intitule simplement "Beethoven" Nous évitant ainsi de constater, malgré le plaisir de la découverte, combien son temps, justement, faisait pâle figure à côté de ce génie.
René Martin, le directeur artistique et fondateur de La Folle journée, nous promet donc, au long de ces cinq jours, toutes les symphonies, tous les concertos, toutes les sonates pour piano, toute la musique de chambre. Et quoi d’autre encore ? Des expériences, des découvertes aussi d’œuvres plus rares, de jeunesse et/ou jamais jouées, il y en a, même chez Beethoven : si évidemment on n’entendra aucun chef-d’œuvre inconnu, la moindre page de Beethoven mérite qu’on s’y arrête.
Pour notre part nous nous intéresserons à Beethoven l’universel, celui qui, en 2020, est encore une source d’inspiration pour des musiciens parfois venus d’autres horizons. Cela fait partie des expériences nantaises. En attendant voici quelques propositions de concert qui, assurément, vous rendront heureux (selon la tradition nantaise, le numéro du concert, plus facile à retrouver est indiqué).
Nicholas Angelich joue le 4e concerto pour piano
Nicholas Angelich ouvre cette Folle journée avec le plus beau concerto, avec un mouvement lent digne de ceux de Mozart dont le grand pianiste franco-américain va faire un moment inoubliable mercredi à 17 heures (001).
Un mercredi où on entendra aussi le 5e Concerto Empereur par ce vrai amoureux de Beethoven qu’est François-Frédéric Guy et le 3e concerto (006) par un excellent pianiste pas assez connu, Florian Boffard. Belle entrée en… Beethoven (003)
Ce même mercredi, à 20 heures 30 et dans 11 villes de l’agglomération (Carquefou, Rezé, Orvault, Bouguenais, etc) sera donnée l’intégrale des 32 sonates par 11 pianistes pour la plupart à découvrir (Théo Fouchenneret, David Salmon ou Nour Ayadi). On enrage de ne pas avoir un don d’ubiquité mais c’est un très bel exemple d’intelligente décentralisation où la musique irrigue un territoire (019 à 029)
Missa Solemnis
Beethoven n’était pas un grand compositeur vocal. Mais sa Missa Solemnis est un puissant chef-d’œuvre qu’on n’entend pas si souvent. L’occasion, vendredi à 21 heures (074) et samedi à 13 heures (141)
C’est un nom que tous les passionnés de piano vénèrent -et si on aime Beethoven on est forcément passionné de piano : Nelson Goerner. Le trop discret et magnifique pianiste argentin sera là deux fois : pour deux fort célèbres sonates, l’Appassionata et la Waldstein (088 vendredi) et dans le Concerto Empereur (143 samedi après-midi).
Les quatuors à cordes
Autre corpus magnifique, les quatuors à cordes. On les entendra tous. Ce sont les Modigliani qui ouvrent le bal avec les 3 et 4 (010, mercredi) et les 5 et 6 (047 jeudi). Tous de l’opus 18 : Beethoven prend son envol.
Le piano en majesté vendredi
Une journée éblouissante vendredi pour le piano en salle Lobkowitz (300 places) : régalez-vous de sonates avec François-Frédéric Guy, Claire Désert, Anne Queffelec, Abdel Rahman El Bacha, Jean-Efflam Bavouzet. Et une jeune pousse, Georgy Tchaidze. Plus l’excellent mandoliniste Julien Martineau accompagné de la talentueuse Vanessa Benelli Mosell -là, il y aura de la découverte ! (091 à 099, toute la journée).
Alexandre Kantorow, vainqueur du concours Tchaïkovsky, joue le 4e concerto
Alexandre Kantorow, auréolé de sa victoire au concours Tchaïkovsky de Moscou, il défendra samedi le 4e Concerto, trois jours après Angelich ! Les places vont s’arracher…
Deux autres vainqueurs de prestigieux concours seront à Nantes : Diana Tischenko, lauréate en 2018 du Long-Thibaud (jury présidé par Renaud Capuçon. Elle jouera le plus beau Concerto pour violon du répertoire mercredi soir (039) et les sonates pour violon et piano 5 et 7 avec Mao Fujita, jeune Japonais (041, jeudi).
Sonates pour violoncelle et piano : Victor Julien-Laferrière, Anastasia Kobekina...
Autre corpus somptueux : les sonates pour violoncelle et piano. François Salque et Claire-Marie Le Guay ouvrent la session (057 jeudi et 110 vendredi). Puis ce seront trois jeunes qu’on entendra : Aurélien Pascal (avec Rémi Geniet), à, vraiment, découvrir (samedi, 179) et puis le talentueux Victor Julien-Laferrière avec Plamena Mangova (231, dimanche) et la brillantissime Anastasia Kobekina avec Clément Lefebvre (233, dimanche aussi). Nantes, pépinière de nouvelles pousses, dans son rôle…
Deux montagnes pianistiques
Retour au piano, où Beethoven (pensent certains) est presque plus incontournable encore que Chopin. Deux montagnes absolument à gravir : la Sonate Hammerklavier, 45 minutes après lesquelles le piano ne sera plus jamais le même. Certains s’en sont fait la spécialité, comme Jean-Frédéric Neuburger (168 samedi et 246 dimanche) et François-Frédéric Guy, évidemment (202 samedi). Le jeune Théo Fouchenneret s’y essaiera aussi, avec talent et courage (115 vendredi). Quant aux Variations Diabelli (le pendant des Variations Goldberg de Bach) là aussi deux générations s’affrontent, le probe Jean-François Heisser (129 vendredi) et le précis Rémi Geniet (167 samedi). On salue d’avance leur ambition.
La 26e Folle journée de Nantes
Grand Auditorium, Cité des Congrès, Lieu Unique à Nantes
Du 29 janvier au 2 février
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.