"Artaserse" au Théâtre des Champs-Elysées : six contre-ténors aux voix divines
Ces chanteurs à la tessiture suraiguë connurent une popularité hors du commun au XVIIIe siècle. A l'époque, le pape défend aux femmes de se produire sur les scènes romaines. Les compositeurs d'opéras n'ont qu'une alternative : faire jouer et chanter les rôles féminins par des hommes bénéficiant d'une voix de femme. C'est l'âge d'or des castrats : des hommes castrés qui, par cette ablation, avaient la possibilité de monter dans les aiguës à l'égal d'une chanteuse.
Ces performances remarquables et spectaculaires valent un succès fou à ces artistes lyriques, donc une rémunération et des faveurs ad hoc. Au point que de nombreux parents font castrer leurs fils, dès l’âge de six ans, afin d'intégrer ce cercle très fermé de performeurs d’exception, vénérés du public.
De nos jours, la mutilation n’a évidemment plus cours. Les contre-ténors s’avèrent des chanteurs aux prédispositions vocales exceptionnelles. Mais pas seulement : un travail intensif de la voix est indispensable pour atteindre une telle tessiture. Ainsi, Max Emmanuel Cencic, qui interprète un rôle féminin dans « Artaserse », s’entraîne depuis l’âge de six ans !
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