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"Artaserse" au Théâtre des Champs-Elysées : six contre-ténors aux voix divines

Chef-d'oeuvre de l'opéra baroque de Leonardo Vinci (à ne pas confondre avec le peintre), "Artaserse" est donné jeudi soir au Théâtre des Champs-Elysées dans une version sans décors ni costumes, avec six contre-ténors dans des rôles masculins comme féminins.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Les contre-ténors Max Emanuel Cencic et Valer Barna Sabadus dans "Artaserse" de Ludovico Vinci
 (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

Ces chanteurs à la tessiture suraiguë connurent une popularité hors du commun au XVIIIe siècle. A l'époque, le pape défend aux femmes de se produire sur les scènes romaines. Les compositeurs d'opéras n'ont qu'une alternative : faire jouer et chanter les rôles féminins par des hommes bénéficiant d'une voix de femme. C'est l'âge d'or des castrats : des hommes castrés qui, par cette ablation, avaient la possibilité de monter dans les aiguës à l'égal d'une chanteuse.

Ces performances remarquables et spectaculaires valent un succès fou à ces artistes lyriques, donc une rémunération et des faveurs ad hoc. Au point que de nombreux parents font castrer leurs fils, dès l’âge de six ans, afin d'intégrer ce cercle très fermé de performeurs d’exception, vénérés du public.

« Si l’ont peut chanter à la même hauteur que les cantatrices, c’est qu’il y a dans la voix de contre-ténor quelque chose de la voix d’enfant qui est préservé. Et de là se dégage une émotion particulière », relève Philippe Jarrousky, interprète du rôle-titre d’« Artaserse », dans Le Parisien du 13 décembre.

De nos jours, la mutilation n’a évidemment plus cours. Les contre-ténors s’avèrent des chanteurs aux prédispositions vocales exceptionnelles. Mais pas seulement : un travail intensif de la voix est indispensable pour atteindre une telle tessiture. Ainsi, Max Emmanuel Cencic, qui interprète un rôle féminin dans « Artaserse », s’entraîne depuis l’âge de six ans !

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