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Au festival Musica, à Strasbourg, la musique contemporaine rencontre l'image

Une plongée musicale dans l'enfer de Dante et les bûchers de l'Inquisition seront les points de départ de la 33e édition du festival de musiques contemporaines Musica, qui s'attache à brouiller les frontières en convoquant aussi le cinéma, la photographie et la vidéo (du 17 septembre au 3 octobre).
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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"Giordano Bruno", le premier opéra de Francesco Filidei, sera créé en ouverture du festival Musica à Strasbourg, les 19 et 20 septembre
 (Philippe Stirnweiss)

Une centaine d'oeuvres, dont 38 créations sont programmées dans le cadre de ce festival devenu en trois décennies une référence en matière de musiques contemporaines.
              
Pour le directeur de Musica Jean-Dominique Marco, "la musique a besoin de se nourrir des autres arts, de la littérature, du cinéma, des nouvelles technologies".
             
Le festival s'ouvrira sur une tonalité très tourmentée, avec "Inferno" de Yann Robin, une oeuvre musicale inspirée de "l'Enfer" de Dante et accompagnée d'images de Frantisek Zvardon, un artiste tchèque qui a photographié des ouvriers travaillant dans la fournaise d'une aciérie.

A Strasbourg, le film "J'accuse" d'Abel Gance sera mis en musique par Philippe Schoeller le 20 septembre
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Une fête "bruyante et irrespectueuse" dans la tradition médiévale   

Flammes encore les 19 et 20 septembre, avec "Giordano Bruno", premier opéra de Francesco Filidei, centré sur la figure de celui qui mourut sur le bûcher pour avoir compris trop tôt la place du soleil dans l'univers.
              
"Nous nous sommes posé la question de savoir ce que pouvait être le regard du compositeur sur l'homme quand il est imprégné d'idéologies de tous bords, qui le privent de l'acceptation de l'autre dans sa différence", explique Jean-Dominique Marco, qui évoque "une programmation qui nous plonge au coeur de l'enfer, sur Terre ou ailleurs".
              
Plus léger mais non moins politique, le "fun des ouf" conviera le public samedi 19 septembre à "une fête bruyante et irrespectueuse" en plein air, dans la tradition des fêtes médiévales. Plus de 200 musiciens ont rendez-vous près de la cathédrale, dans le cadre du millénaire de sa fondation.

Ciné-concerts et vidéo

Cinéma et musique se mêleront le temps notamment de deux "ciné-concerts".
              
Le premier est construit autour de "J'accuse", le film réquisitoire sur la Première Guerre mondiale réalisé par Abel Gance en 1918. Ce film muet sera accompagné d'une musique originale de Philippe Schoeller, interprétée en direct par l'orchestre philharmonique de la SWR Stuttgart.
              
Le film d'avant-garde "Berlin, symphonie d'une grande ville", de 1927, sera quant à lui accompagné de sa musique d'origine d'Edmund Meisel, jouée par des musiciens de l'orchestre philharmonique de Strasbourg.
              
Pour "La Métamorphose", un opéra inspiré de l'oeuvre de Franz Kafka, Michaël Levinas s'associe au metteur en scène vidéaste Nieto pour donner à voir et à entendre les malheurs de Gregor, transformé en insecte.

Une académie de composition            

Attaché à donner une large place aux jeunes musiciens, le festival Muscica crée également cette année une "académie de composition", qui permettra à de jeunes artistes d'explorer toutes les étapes de la création musicale, sous la supervision des compositeurs Philippe Manoury et Hanspeter Kyburz.
              
Les quatre meilleurs ouvrages travaillés dans cette académie seront donnés en clôture du festival et l'oeuvre la plus aboutie fera l'objet d'une commande du festival pour une édition à venir.
              
La manifestation comprend également un colloque consacré au "dialogue musical franco-allemand aujourd'hui" et un "Bal contemporain" avec orchestre,  DJ et orgue de barbarie, pour lequel des oeuvres ont été commandées à dix compositeurs.
              
Le programme complet sur le site de Musica.

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