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Hommage à Claudio Abbado sur Culturebox : revoir en live le Maestro au pupitre

Trois "live" de Culturebox permettent d'écouter et surtout de voir, au pupitre, le grand chef d'orchestre Claudio Abbado, disparu le 20 janvier, dans des concerts du Festival de Lucerne. Au programme : "Egmont", musique de scène de Beethoven, le Requiem en ré mineur de Mozart, et deux symphonies majeures : la 5ème de Bruckner et la 9ème de Mahler.
Article rédigé par Lorenzo Ciavarini Azzi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Claudio Abbado au festival de Lucerne en 2007
 (Eddy Risch/AP/Sipa)

C’est un moment clé de la vie musicale de Claudio Abbado. Le chef d’orchestre italien, depuis longtemps au sommet, à la tête d’orchestres prestigieux comme le Philarmoniker de Berlin ou celui de Vienne, décide en 2003 de créer un troisième orchestre (après le Mahler Chamber Orchestra et l’Orchestre de chambre d’Europe), l’Orchestre du Festival de Lucerne, en Suisse. Un « rêve qui se réalise », dira-t-il, à propos d’une formation qu’il ressuscite, car elle avait existé en son temps, sous la baguette de l’immense Arturo Toscanini (le chef de la Scala qui s’opposa à Mussolini), en 1938, puis perduré jusqu’au début des années 1990.

Ce qui compte, c’est le rapport humain
Mais si la référence musicale de Toscanini est prestigieuse, la comparaison s’arrête là puisque Abbado s’oppose avec vigueur aux méthodes autoritaires de « l’ancien » et propose, au contraire, une autre méthode de direction et de rapport à l’orchestre. L’orchestre du Festival de Lucerne est composé de musiciens qu’Abbado a connus et parfois formés, issus des grandes formations autrefois dirigées comme Berlin et Vienne,  mais aussi de ses propres orchestres, dont le dernier sera l’Orchestre Mozart de Bologne. « Je connais tous les musiciens par leur nom », avait-il l’habitude de rappeler, « certains sont des amis. Ce qui compte, c’est le rapport humain, et pas uniquement la direction d’un chef d’orchestre. Mon ambition est de faire de la musique ensemble (« zusammen musuzieren », en allemand), comme en musique de chambre, mais à une échelle beaucoup plus importante, car on peut arriver à 150 musiciens pour des répertoires qui le nécessitent comme les symphonies de Mahler ou de Bruckner », dit-il.

Tout est une question de modulation. Mais l’esprit de Claudio Abbado, que Claire Gibault – qui fut son assistante et son adjointe à l’Orchestre Mozart de Bologne, - a repris à son compte, est ce qu’elle appelle le principe « d’autorité partagée », qui consiste, explique-t-elle, « à donner de la liberté et des responsabilités aux musiciens parce que le chef, lui, apporte sa vision globale ».

Trois live émouvants
Les symphonies de Bruckner et Mahler font partie du programme proposé par Culturebox, dans deux des trois « live » disponibles, respectivement présentées aux festivals de 2011 (symphonie n° 5 de Bruckner) et de 2010 (la 9ème de Mahler).  Des symphonies de Mahler, qui furent l’une des grandes signatures de Claudio Abbado,  Claire Gibault ajoute : « après sa longue maladie, Abbado a véritablement incarné l’approche de la mort vécue par Mahler, l’intensité des sentiments et de la souffrance ».

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