La mort de Guy Fallot : "Le Napoléon du violoncelle"
"Une sonorité merveilleuse"
Guy Fallot c'était une élégance, un beau visage, une virtuosité subtile, une passion inaltérable pour la musique. Il entre au conservatoire de Lausanne à l'âge de 9 ans, et y obtient le prix de virtuosité à 14. Un an plus tard, avec sa sœur Monique, il obtient le premier prix au concours de sonate de Genève. Au Conservatoire de Paris, il obtient le premier prix dans la classe de Paul Bazelaire en 1946.René Dumesnil, journaliste au Monde, assiste au concours, il livre ses impressions :
Non seulement il possède une technique éblouissante, mais, ce qui est mieux, il fait preuve du goût le plus sûr, il "vit" la musique, il lui donne son plein sens, il traduit jusque dans les nuances les plus subtiles la pensée des auteurs qu'il interprète, mais avec un respect absolu du style. Sa sonorité est merveilleuse.
L'épreuve
Guy Fallot enseigne essentiellement aux conservatoires de Genève et de Lausanne, où il formera de nombreux élèves. Dans les années 70 il interrompt sa carrière à cause d'un problème à la main. Une dure épreuve. Pendant près de 10 ans trois doigts de sa main gauche sont paralysés. Après six opérations infructueuses, une septième, en France, lui a permis de se consacrer à nouveau à sa passion et de poursuivre une carrière internationale.Fallot est de ces violoncellistes de grand tempérament à la manière de Casais ou de Rostropovitch qui surpassent les purs stylistes et enflamment la musique en lui infusant leur intuition visionnaire, caractérisant les thèmes comme de véritables personnages, avec une diversité de timbres et de couleurs qu'on n'aurait jamais imaginés, saluait la presse à son retour en 1984.
Les Américains, eux, l'avaient surnommé le "Napoléon du violoncelle".
Guy Fallot joue Debussy (Sonate pour violoncelle et piano) et Fauré (Andante de la deuxième Sonate pour violoncelle et piano op. 117) . Canada, juillet 1965.
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