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Le "Concert Monstre" de Berlioz au festival de La Côte-Saint-André

Pour la première fois depuis 170 ans, le "Concert monstre" de Berlioz va être rejoué jeudi par près de 1000 instrumentistes et choristes, en ouverture du festival de La-Côte-Saint-André (Isère), qui réunit tous les ans les amoureux du compositeur dans sa ville natale.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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A l'usine pensionnat Girodon de Saint-Siméon-de-Bressieux (Isère), près de 1000 musiciens vont rejouer le "Concert Monstre" imaginé par Berlioz.
 (Philippe Desmazes / AFP)

"Créé en 1844 à Paris, à l'occasion du Festival de l'Industrie, le 'Concert Monstre' dirigé par Berlioz n'a jamais été rejoué depuis", raconte Bruno Messina, le directeur du festival consacré au compositeur. La presse de l'époque l'avait qualifié de "plus  grand concert de tous les temps".
 
Treize opus sont au programme de cette ouverture exceptionnelle, qui met en scène deux orchestres, un choeur de professionnels, des instrumentistes et des chanteurs amateurs. Des oeuvres de Berlioz, bien sûr, dont un 'Hymne aux Français' et un 'Hymne aux Travailleurs', mais aussi de Beethoven, Mendelssohn, Glück, Rossini, Halévy... "Un pot pourri des musiciens du 19e siècle", résume  Bruno Messina, qui ajoute dans un sourire: "La playlist de Berlioz".
 
Le concert aura lieu sous la verrière gigantesque de l'usine pensionnat Girodon dans le village voisin de Saint-Siméon-de-Bressieux, un bâtiment industriel classé remontant aux années 1870.
 
Un chef d'orchestre en montgolfière
 
"C'est un pari que nous faisons", confie le directeur, "mais pour 10 euros l'entrée, les spectateurs auront aussi droit à l'envol du chef d'orchestre, Nicolas Chalvin, dans une montgolfière d'époque, et à un bal américain avec de la musique des Cajuns de la Louisiane".
 
Sous le titre "Berlioz en Amérique au temps des révolutions industrielles", cette 21e édition du festival de La Côte-Saint-André, jusqu'au 31 août, s'ouvre aux musiques du Nouveau Monde,  comme le fit en son temps Berlioz. Sollicité à maintes reprises pour s'y rendre, il ne fit pourtant jamais la traversée de l'Atlantique.
 
"Ce sont les Steinway, famille allemande émigrée à New York qui connut un immense succès avec ses pianos, encore aujourd'hui les meilleurs au monde, qui invitèrent sans succès Berlioz à venir aux Etats-Unis", raconte Bruno Messina.
 
Autre redécouverte, le 'Christophe Colomb' de Félicien David
 
Le compositeur se rendit en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne et même à Saint Petersbourg, où il était adulé, mais il attendait en France la reconnaissance de ses concitoyens, qu'il n'obtint pas de son vivant. Ce n'est qu'en 1870, un an après sa mort, qu'un hommage musical lui fut enfin rendu à Paris.
 
Ce festival sera aussi l'occasion d'entendre, pour la première fois depuis sa création en 1847, le 'Christophe Colomb' du compositeur français Félicien David, oeuvre alors applaudie par Berlioz. Cette "ode-symphonie" sur le thème de la découverte de l'Amérique mêle soliste, récitant (Denis Podalydès), choeur et orchestre. Elle sera donnée le 22 août dans la cour du Château Louis XI, avec des instruments anciens, sous la baguette du chef François-Xavier Roth.
 
Au programme aussi, une intégrale des sonates pour piano et violon de Beethoven sera jouée dans l'église de La Côte-Saint-André, où Berlioz fut baptisé. La Symphonie du Nouveau Monde de Dvorak sera interprétée  (le 23) par l'Orchestre national de Lyon, dirigé par Joanna Carneiro. 'Des Canyons aux Etoiles', oeuvre d'Olivier Messiaen créée en 1974 à New York pour célébrer le bicentenaire des Etats-Unis, est prévue le 24.

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