Philharmonie de Paris : course de vitesse pour l'inauguration de demain
Quelque 600 ouvriers s'activent jour et nuit pour tenir le calendrier. La grande salle de 2.400 places, fleuron de la Philharmonie, est une ruche où travaillent menuisiers et acousticiens. La direction de la Philharmonie repousse de jour en jour la visite des photographes et équipes de télévision, dans une ambiance rendue électrique par le plan Vigipirate.
Inauguration très attendue
A 20H30 mercredi, l'Orchestre de Paris dirigé par le chef estonien Paavo Järvi, doit donner le coup de baguette inaugural du concert de gala, avec le violoniste Renaud Capuçon et la pianiste Hélène Grimaud. François Hollande a inscrit l'événement à son agenda, en dépit d'un emploi du temps surchargé après les attentats de la semaine dernière qui ont fait 17 morts à Paris. Pour l'architecte Jean Nouvel, "il aurait fallu attendre quelques mois" pour finir le chantier, même si au final "ce sera un des bâtiments symphoniques les plus remarquables qui soient".
Jean-Nouvel, qui a engagé sa réputation sur le projet, a tenu à affirmer dans un communiqué "qu'en aucun cas (il) n'a été à l'origine d'un quelconque dépassement de budget sur ce projet".
Le chef anglais Douglas Boyd, qui dirigera dans quelques mois l'Orchestre de Chambre de Paris à la Philharmonie, salue "un investissement formidable pour Paris". La violoniste Deborah Nemtanu attend avec impatience de jouer dans "une salle vraiment faite pour les musiciens". "La construction de la Philharmonie est une victoire sur la crise", dit-elle.
Acoustique à roder
Les musiciens n'auront guère le temps d'apprivoiser la grande salle : leur premier concert in situ est prévu lundi soir, pour les personnels du chantier et leur première répétition mardi après-midi.
"Il ne faudra pas juger l'acoustique au premier concert", souligne le directeur de l'Orchestre de Paris Bruno Hamard. "Même un Stradivarius doit être apprivoisé. La probabilité c'est que le résultat sera très bon, mais qu'il deviendra exceptionnel avec le temps".
La grande salle, avec son dispositif audacieux de balcons flottants suspendus autour de la scène et sa "canopée" de nuages en guise de réflecteurs a été conçue avec les plus grands acousticiens, le Néo-Zélandais Harold Marshall et le Japonais Yasuhisa Toyota. La forme enveloppante, avec l'orchestre au centre comme à Berlin, met le spectateur le plus éloigné à 32 mètres du chef d'orchestre, contre 48 mètres pour la salle Pleyel. Le défi est immense à l'heure où le public des concerts classiques vieillit : l'âge médian est passé de 36 ans en 1981 à 61 ans aujourd'hui, selon le chercheur à l'université de Limoges Stéphane Dorin.
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