Pour sa 30e édition, la Folle Journée de Nantes plonge dans les origines de la musique classique
Explorer les "origines" de la musique, les traditions, les instruments, les artistes... C'est la thématique vaste et ambitieuse dans laquelle se lance la Folle Journée de Nantes pour sa 30e édition. Le festival qui s'est donné pour mission dès sa création en 1995 de rendre la musique classique accessible à tous, se tient cette année du 31 janvier au 4 février. Son défi : plonger aux sources de l'inspiration des compositeurs au fil des siècles et partout dans le monde.
"On raconte presque sept siècles d'histoire de la musique, notamment à travers l'évolution des instruments. Il y aura des clavecins, ancêtres du piano, des ouds, qui ont influencé depuis la Perse, des guitares, des mandolines, des luths", a expliqué à l'AFP René Martin, directeur artistique du festival. Ce large thème lui permet de reconvoquer tous les grands compositeurs mis à l'honneur depuis 30 ans, Beethoven, Mozart ou Bach, et de présenter des "incontournables" qui ont, à travers les époques, marqué l'histoire du répertoire.
Le pianiste russe Dmitry Masleev, lauréat du prestigieux concours Tchaïkovski, interprétera notamment Rachmaninov et Balakirev. À la viole de gambe, Salomé Gasselin emmènera les spectateurs dans l'univers de Marais, Forqueray, Bach et Biber. Parmi les mastodontes du répertoire, les Quatre saisons de Vivaldi – qui ont, selon René Martin, "révolutionné la musique baroque" – seront jouées à deux reprises. À l'affiche aussi, le Sacre du printemps d'Igor Stravinsky, qui avait provoqué un scandale à sa première représentation en 1913, avant de "transformer la musique du XXe siècle".
Un festival où tout le monde est "traité à égalité"
Des artistes confirmés et fidèles du festival, comme la pianiste Anne Queffélec, sont de retour à Nantes. Ils y côtoieront des révélations de la musique classique. De jeunes musiciens présenteront sur scène leurs créations originales, comme le violoncelliste Paul Colomb qui, avec Bleue Quintet, esquissera une passerelle entre différents styles, mélange original de production électronique et de néoclassique.
"Quand j'ai créé la Folle Journée, je n'ai d'abord pas voulu inviter d'artistes trop connus. Je ne souhaitais pas que ce soit la Folle Journée de tel artiste très célèbre. Je voulais au contraire que la Folle Journée soit une référence, au niveau du choix des œuvres et des artistes. Mais que tout le monde soit traité à égalité", souligne le directeur artistique.
En trente éditions, la Folle Journée a accueilli à Nantes plus de trois millions de spectateurs, invité 45 000 artistes... Quelque 140 000 billets sont mis en vente cette année. Depuis le début des années 2000, le festival a fait des émules à l'étranger, à Lisbonne, Varsovie, Bilbao ou Tokyo. Avant la pandémie, l'édition japonaise rassemblait chaque année entre 400 000 et 500 000 personnes au Tokyo International Forum, dans des salles de 5 000 spectateurs.
À la Cité des congrès de Nantes, le concert de clôture, retransmis en direct sur la chaîne Arte, comme chaque année, rassemblera entre autres l'orchestre national Bordeaux-Aquitaine, la soprano Marie-Laure Garnier et un trio vocal a cappella.
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