Cet article date de plus de dix ans.
Quel festival êtes-vous, Karine Deshayes ?
Plutôt Mozart ou Pierre Boulez ? Robe longue ou short espadrilles ? Petite chapelle romane ou gazon-moustiques ? Aix ou Salzbourg ? Pendant tout l'été, quelques-uns parmi les plus grands artistes classiques nous dévoilent leurs choix. Aujourd'hui : Karine Deshayes, mezzo-soprano.
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Temps de lecture : 3min
Votre meilleur souvenir de festival ?
J'en a deux : d'abord Orange, 2004, ma première participation aux Chorégies : arriver sur scène et affronter un mur humain de 9000 personnes, c'est impressionnant, une très grande émotion.
Deuxième souvenir : mon premier Salzbourg en 2005, un festival mythique pour nous, chanteurs lyriques. J'ai d'abord pensé à la ville qui n'a quasiment pas changé depuis le passage de Mozart, puis à cette scène que tant de grands ont foulée avant moi. Et en particulier, j'ai découvert, en cherchant dans les archives du festival, que Christa Ludwig, la grande cantatrice allemande des années 1950 à 1970 que j'admire tant, avait interprété 3 fois de suite "La Flûte enchantée" à Salzbourg : c'est exactement ce que j'ai fait, cette année-là, et sous la direction de Riccardo Muti, vous pouvez imaginer ! Je n'étais pas peu fière ! Et puis Salzbourg, c'est tout un rituel : les soirs de première, c'est tapis rouge, smoking et robe de soirée, comme à Cannes ! Alors que moi, je me rendais au théâtre à vélo et en short ! Comment choisissez-vous vos festivals et où êtes-vous cet été ?
Après avoir évoqué avec enthousiasme deux festivals parmi les plus grands et les plus chics, je vous dis maintenant pourquoi je choisis tout le contraire (rires) ! Je serai à nouveau à Orange pour le "Nabucco" de Verdi. Pour le reste, les festivals d'Obernay, Pontarlier, l'Emperi à Salon de Provence, Saint-Agrève pour ne citer que ceux-là, sont effectivement pour beaucoup de petits festivals, que je choisis par amitié avec leurs organisateurs - c'est la première raison, et parce qu'ils cultivent la proximité avec le public - c'est l'autre raison. C'est comme ça que beaucoup de nos auditeurs nous voient pour la première fois, parce que c'est moins cher et plus détendu qu'à l'opéra en saison, puis reviennent éventuellement, parce qu'il y aura eu un échange. Dans certains festivals comme à Obernay ou à Royan, un verre est partagé avec le public. C'est la meilleure occasion pour se parler et pour moi c'est essentiel !
Qu'est-ce qui peut coincer éventuellement dans un festival ?
Pour les festivals en plein air, on va demander au mistral de ne pas trop souffler cet été ! Les partitions, les accessoires qui volent, on a tous connu ça ! Mais on se munit de pinces à linges. Question acoustique, au delà du vent ou d'autres caprices de la météo, il faut seulement faire attention à la réverbération dans certaines églises... Mais c'est le jeu !
Au fait, avec tous ces festivals, quand partez-vous en vacances ?
Il me restera une semaine avant les répétitions du prochain opéra... Je ne peux m'en prendre qu'à moi même !
Karine Deshayes sera notamment :
- aux Chorégies d'Orange, les 9 et 12 juillet
- au Festival d'Obernai, le 27 juillet
- au Festival Pontarlier, le 29 juillet
- au Festival de l'Emperi, à Salon de Provence les 31 juillet et 1er août
- au Festival Saint-Agrève, le 2 août
- à Royan, les 5 et 7 août
- à Villefavart, Limoges, le 10 août
J'en a deux : d'abord Orange, 2004, ma première participation aux Chorégies : arriver sur scène et affronter un mur humain de 9000 personnes, c'est impressionnant, une très grande émotion.
Deuxième souvenir : mon premier Salzbourg en 2005, un festival mythique pour nous, chanteurs lyriques. J'ai d'abord pensé à la ville qui n'a quasiment pas changé depuis le passage de Mozart, puis à cette scène que tant de grands ont foulée avant moi. Et en particulier, j'ai découvert, en cherchant dans les archives du festival, que Christa Ludwig, la grande cantatrice allemande des années 1950 à 1970 que j'admire tant, avait interprété 3 fois de suite "La Flûte enchantée" à Salzbourg : c'est exactement ce que j'ai fait, cette année-là, et sous la direction de Riccardo Muti, vous pouvez imaginer ! Je n'étais pas peu fière ! Et puis Salzbourg, c'est tout un rituel : les soirs de première, c'est tapis rouge, smoking et robe de soirée, comme à Cannes ! Alors que moi, je me rendais au théâtre à vélo et en short ! Comment choisissez-vous vos festivals et où êtes-vous cet été ?
Après avoir évoqué avec enthousiasme deux festivals parmi les plus grands et les plus chics, je vous dis maintenant pourquoi je choisis tout le contraire (rires) ! Je serai à nouveau à Orange pour le "Nabucco" de Verdi. Pour le reste, les festivals d'Obernay, Pontarlier, l'Emperi à Salon de Provence, Saint-Agrève pour ne citer que ceux-là, sont effectivement pour beaucoup de petits festivals, que je choisis par amitié avec leurs organisateurs - c'est la première raison, et parce qu'ils cultivent la proximité avec le public - c'est l'autre raison. C'est comme ça que beaucoup de nos auditeurs nous voient pour la première fois, parce que c'est moins cher et plus détendu qu'à l'opéra en saison, puis reviennent éventuellement, parce qu'il y aura eu un échange. Dans certains festivals comme à Obernay ou à Royan, un verre est partagé avec le public. C'est la meilleure occasion pour se parler et pour moi c'est essentiel !
Qu'est-ce qui peut coincer éventuellement dans un festival ?
Pour les festivals en plein air, on va demander au mistral de ne pas trop souffler cet été ! Les partitions, les accessoires qui volent, on a tous connu ça ! Mais on se munit de pinces à linges. Question acoustique, au delà du vent ou d'autres caprices de la météo, il faut seulement faire attention à la réverbération dans certaines églises... Mais c'est le jeu !
Au fait, avec tous ces festivals, quand partez-vous en vacances ?
Il me restera une semaine avant les répétitions du prochain opéra... Je ne peux m'en prendre qu'à moi même !
Karine Deshayes sera notamment :
- aux Chorégies d'Orange, les 9 et 12 juillet
- au Festival d'Obernai, le 27 juillet
- au Festival Pontarlier, le 29 juillet
- au Festival de l'Emperi, à Salon de Provence les 31 juillet et 1er août
- au Festival Saint-Agrève, le 2 août
- à Royan, les 5 et 7 août
- à Villefavart, Limoges, le 10 août
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