Cet article date de plus de dix ans.
Quel festival êtes-vous, Lise de la Salle ?
Plutôt Mozart ou Pierre Boulez ? Robe longue ou short espadrilles ? Petite chapelle romane ou gazon-moustiques ? Aix ou Salzbourg ? Pendant tout l'été, quelques-uns parmi les plus grands artistes classiques nous dévoilent leurs choix. Aujourd'hui : Lise de la Salle, pianiste.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 3min
A quel festival participez-vous cet été ?
Je serai beaucoup en tournée à l'étranger, en Chine et surtout en Europe. Et parmi les lieux qui m'accueillent, j'ai un festival "coup de cœur", où je retourne pour la 3e ou 4e fois, l'illustration parfaite du festival d'été comme je les aime : celui de Moritzburg, en Allemagne. C'est un château perdu dans la campagne de Saxe, près de Dresde. La manifestation dure quinze jours avec un nombre important d'artistes, mais chacun doit venir au minimum cinq à six jours, pour éviter que la rencontre entre les musiciens jouant ensemble ne se fasse que quelques heures avant le concert. C'est la volonté du directeur artistique, le violoncelliste Jan Vogler : qu'on apprenne à travailler ensemble, et qu'on ait du plaisir à le faire, en dehors du stress. On a droit à trois ou quatre répétitions, ce qui nous paraît immense ! Musicalement, on a vraiment le temps de creuser. Sans parler de la relation humaine : la plupart des repas sont pris à heure fixe, tous ensemble, à une grande table : ça permet vraiment de se connaître ! On est logés dans un petit hôtel isolé dans la campagne et l'environnement se prête, en dehors des répétitions, à des balades à vélo dans la forêt ou près du lac… C'est vraiment le paradis du festival !
Votre meilleur souvenir de festival, est-ce donc celui-là ?
C'est en tout cas l'un des meilleurs, et j'y ai fait de belles rencontres musicales. Mais j'ai aussi, par exemple, un très beau souvenir du festival de La Roque d'Anthéron. C'est un lieu mythique et tellement beau : le Parc de Florans, un site qui transporte tout de suite. De plus, jouer dans les conditions de ce festival, c'est-à-dire avec le mistral, le chant des cigales et tant d'autres inconnues est un challenge à chaque fois. Mais la magie finit toujours par se produire…
Qu'est-ce qui peut "coincer" dans un festival ?
Ça peut coincer si cet air de vacances nous fait oublier qu'on est là pour travailler (rires) ! Plus sérieusement, les conditions parfois difficiles des festivals d'été - mauvaise acoustique éventuelle, absence de loges, etc – font partie des règles du jeu et je les ai acceptées. Je trouve même ça plutôt sympa…
Y a-t-il une relation privilégiée avec le public ?
C'est un public différent par rapport à celui qui se rend habituellement au concert, après le travail, tendu, des soucis plein la tête... Le festival d'été permet une atmosphère de fête qu'on ne perçoit pas toujours dans une salle de concert et on sent les spectateurs plus légers et donc aussi beaucoup plus réceptifs. On est là vraiment pour l'amour de la musique, mais le festival offre plus encore, un cadre souvent très beau, une magie particulière. Et le public le ressent.
Lise de la Salle sera en concert du 20 au 23 août 2014 au "Festival de Moritzburg", en Allemagne
Je serai beaucoup en tournée à l'étranger, en Chine et surtout en Europe. Et parmi les lieux qui m'accueillent, j'ai un festival "coup de cœur", où je retourne pour la 3e ou 4e fois, l'illustration parfaite du festival d'été comme je les aime : celui de Moritzburg, en Allemagne. C'est un château perdu dans la campagne de Saxe, près de Dresde. La manifestation dure quinze jours avec un nombre important d'artistes, mais chacun doit venir au minimum cinq à six jours, pour éviter que la rencontre entre les musiciens jouant ensemble ne se fasse que quelques heures avant le concert. C'est la volonté du directeur artistique, le violoncelliste Jan Vogler : qu'on apprenne à travailler ensemble, et qu'on ait du plaisir à le faire, en dehors du stress. On a droit à trois ou quatre répétitions, ce qui nous paraît immense ! Musicalement, on a vraiment le temps de creuser. Sans parler de la relation humaine : la plupart des repas sont pris à heure fixe, tous ensemble, à une grande table : ça permet vraiment de se connaître ! On est logés dans un petit hôtel isolé dans la campagne et l'environnement se prête, en dehors des répétitions, à des balades à vélo dans la forêt ou près du lac… C'est vraiment le paradis du festival !
Votre meilleur souvenir de festival, est-ce donc celui-là ?
C'est en tout cas l'un des meilleurs, et j'y ai fait de belles rencontres musicales. Mais j'ai aussi, par exemple, un très beau souvenir du festival de La Roque d'Anthéron. C'est un lieu mythique et tellement beau : le Parc de Florans, un site qui transporte tout de suite. De plus, jouer dans les conditions de ce festival, c'est-à-dire avec le mistral, le chant des cigales et tant d'autres inconnues est un challenge à chaque fois. Mais la magie finit toujours par se produire…
Qu'est-ce qui peut "coincer" dans un festival ?
Ça peut coincer si cet air de vacances nous fait oublier qu'on est là pour travailler (rires) ! Plus sérieusement, les conditions parfois difficiles des festivals d'été - mauvaise acoustique éventuelle, absence de loges, etc – font partie des règles du jeu et je les ai acceptées. Je trouve même ça plutôt sympa…
Y a-t-il une relation privilégiée avec le public ?
C'est un public différent par rapport à celui qui se rend habituellement au concert, après le travail, tendu, des soucis plein la tête... Le festival d'été permet une atmosphère de fête qu'on ne perçoit pas toujours dans une salle de concert et on sent les spectateurs plus légers et donc aussi beaucoup plus réceptifs. On est là vraiment pour l'amour de la musique, mais le festival offre plus encore, un cadre souvent très beau, une magie particulière. Et le public le ressent.
Lise de la Salle sera en concert du 20 au 23 août 2014 au "Festival de Moritzburg", en Allemagne
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.