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Quel festival êtes-vous, Ophélie Gaillard ?

Plutôt Mozart ou Pierre Boulez ? Robe longue ou short espadrilles ? Petite chapelle romane ou gazon-moustiques ? Aix ou Salzbourg ? Pendant tout l'été, quelques-uns parmi les plus grands artistes classiques nous dévoilent leurs choix. Aujourd'hui : Ophélie Gaillard, violoncelliste.
Article rédigé par Lorenzo Ciavarini Azzi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Caroline Doutre)
Votre meilleur souvenir de festival ?
C'était le Festival Ravinia, aux Etats-Unis, la résidence d'été de l'orchestre symphonique de Chicago. Il faut dire aussi que c'était mes 18 ans, une période de grande découverte ! J'y avais une vie de rêve : de jour j'assistais aux "master class" et je jouais dans des concerts de chambre ; le soir je profitais des autres très nombreux concerts qui y étaient donnés, avec de grands noms du classique. D'immenses pelouses accueillaient les festivaliers qui souvent y pique-niquaient et écoutaient la musique grâce à des systèmes de diffusion de son hyper-sophistiqués. C'est un esprit particulier, que l'on trouve également à Tanglewood, toujours aux Etats-Unis : on y écoute d'immenses artistes dans une atmosphère bon enfant et de partage extrêmement agréable. C'est très décomplexant pour le public qui y vient en nombre. 
 
Où serez-vous cet été et pourquoi choisit-on de participer à un festival ?
Je serai notamment au Festival de Radio-France de Montpellier, à celui de Pontlevoy et au Festival baroque de Pontoise. On répond d'abord à des désirs d'organisateurs. Pourquoi revient-on à un festival, c'est la vraie question. Qu'il s'agisse des petits festivals à budget modeste ou de grosses structures, il faut qu'il y ait un esprit et une vraie idée de programmation, qui ne soit pas uniquement du "name dropping", en d'autres termes la fierté d'avoir des stars.
L'Opéra Comédie, où se produit Ophélie Gaillard dans le cadre du Festival de Radio-France Montpellier le 14 juillet.
 (Marc Ginot)
Ainsi par exemple, le Festival de Radio-France réunit une grande exigence dans la programmation et une volonté, de service public, d'être le plus largement diffusé. On s'adresse à toute tranche d'âge et à toute population. Et pour ceux qui sont désargentés, il y a toujours le direct à la radio ! Autre exemple, le Festival de Pontlevoy, dirigé par le pianiste François Chaplin, a une belle cohérence de programmation artistique et un vrai savoir-faire.
 
Y a-t-il une relation privilégiée au public pendant les festivals ?
A Mortagne-au-Perche, petite commune de Basse-Normandie, j'ai joué il y a peu dans une petite chapelle les suites de Bach. C'était l'atmosphère idéale : un patrimoine architectural, petit mais somptueux et une grande proximité, une communion même, avec le public. Il n'y avait pas d'intermédiaire : pas de pupitre, juste un tabouret, le violoncelle et le public en face.
 
Qu'est-ce qui coince éventuellement dans un festival ?
Ça coince quand il n'y a pas d'âme… Ou qu'il n'y a pas beaucoup de savoir-faire pratique. Parfois il ne faut pas grand-chose pour améliorer les conditions d'un festival : une banane offerte à un musicien avant le concert ou un verre de vin après, parfois les programmateurs n'y pensent pas !
 
Ophélie Gaillard sera
- au Festival de Radio-France et Montpellier, le 14 juillet
- au Festival de Pontlevoy, le 21 juillet
- aux Musicales de Fival le 11 août
- au Festival Musicalp de Tignes du 12 au 22 août
- au Festival de Musique en Côte Basque, le 6 septembre
- au Festival baroque de Pontoise, les 13 et 28 septembre

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