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Réclamations irrecevables : le Boléro de Ravel est bien dans le domaine public

La Sacem a reçu de nouvelles contestations de personnes se présentant comme de nouveaux héritiers du Boléro de Ravel mais elles ne sont pas de nature à remettre en cause l'entrée dans le domaine public de cette oeuvre musicale, a indiqué mardi le président de la Sacem.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le compositeur Ravel avec le scénographe Nijinski en 1912
 (MANUEL COHEN / MCOHEN / AFP)

"Il y a eu un dépôt de réclamations le 8 avril qui comprenait tout à coup l'arrivée de nouveaux héritiers qui voulaient modifier" le bulletin de déclaration originale de Ravel, arguant que l'oeuvre a été conçue à l'origine "comme un ballet"

Laurent Petitgirard, compositeur et président de la Société française des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem)."Le conseil d'administration a examiné les pièces. Il a souhaité recevoir les demandeurs, les représentants des héritiers de Maurice Ravel et d'Alexandre Benois (décorateur ayant travaillé avec Ravel). Ils ont été reçus par une délégation du conseil que je présidais le lundi 25 avril", a-t-il ajouté, confirmant des informations du Figaro.

M. Petitgirard a souligné qu'un conseil extraordinaire s'était tenu vendredi afin de prendre une décision avant l'entrée de l'oeuvre dimanche dans le domaine publique. "Le conseil a conclu à l'unanimité que les documents n'étaient pas concluants et de nature à considérer qu'il y avait un nouvel ayant droit. Par conséquent, le Boléro est bien dans le domaine public depuis le 1er mai", a-t-il dit.

"Nous n'avons aucun élément direct probant d'une collaboration entre monsieur Ravel et monsieur Benois, ni d'un quelconque contrat, ni d'un quelconque écrit entre les deux hommes", a-t-il argué.

"Les droits annuels du Boléro de Ravel se comptent en dizaines de milliers d'euros et non en centaines de milliers d'euros"

Il a par ailleurs expliqué que les royalties citées dans la presse étaient "extravagants". "Les droits annuels du Boléro de Ravel se comptent en dizaines de milliers d'euros et non en centaines de milliers d'euros. Les 400 à 500 millions avancés le sont si on les apprécient en francs mais certainement pas en euros", a-t-il dit.

Composée en 1928 et créée le 22 novembre de la même année à l'Opéra Garnier à Paris l'oeuvre symphonique est, à l'origine, une musique de ballet commandée par la danseuse russe Ida Rubinstein, amie et mécène de Ravel. Aussitôt salué par la critique, le Boléro connaîtra rapidement un succès planétaire même si sa mélodie uniforme et son rythme répétitif en crescendo ont dérouté plus d'un mélomane. Ses détracteurs le disent lancinant, voire agaçant.

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