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Révélations de l'Adami : les étoiles musicales de demain

Pépinière de jeunes talents, les Révélations classiques de l'Adami offrent chaque année une sélection de musiciens encore, pour la plupart, sur les bancs du conservatoire. Huit artistes, chanteurs et instrumentistes, ont ainsi présenté un premier concert collectif, aux Bouffes du Nord, à Paris. Parmi eux, la flûtiste Mathilde Calderini et la soprano Marie-Laure Garnier.
Article rédigé par Lorenzo Ciavarini Azzi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Les huit révélations classiques de l'Adami
 (Thomas Bartel)

Une drôle d’atmosphère régnait la semaine dernière, au Concert des Révélations classiques de l’Adami, sur les gradins du Théâtre des Bouffes du Nord. A la fois familiale – entre gens de la profession, et très studieuse : producteurs, directeurs de salle ou de festival, à l’affût de la perle rare, comme il en apparaît un certain nombre, labélisées de l’Adami, depuis 18 ans que l’opération existe : ainsi la soprano  Sabine Devieilhe, révélation 2011, aujourd’hui véritable étoile, très applaudie dans le Lakmé de l’Opéra comique depuis le 10 janvier. Ou Magali Léger (révélation 2001), la mezzo Nora Gubisch (révélation 1998) ou encore le violoncelliste Edgar Moreau (révélation 2012) pour ne citer qu’eux.

  (Thomas Bartel)
Les Révélations de l’Adami, société de gestion des droits des artistes interprètes, agissent comme un label offrant un sérieux coup de pouce aux heureux élus, huit par année, rigoureusement sélectionnés parmi les 140 candidats. « Il s’agit pour nous, à la fois de dénicher ces talents – essentiellement auprès des conservatoires, en pariant sur leur avenir artistique alors que leurs études ne sont pas terminées, et de les aider dans cette entreprise », expliquent les deux directrices artistiques, Françoise Pétro et Sonia Nigoghossian ; « le concert des Bouffes du Nord est une première vitrine ».
Mathilde Calderini
 (Laurent Bugnet/Lapin Blanc)
Quatre par catégorie, instrumentistes solistes et artistes lyriques, ils se produisent sur cette scène seuls ou ensemble, avec un répertoire partagé. Ainsi, par exemple, accompagnée par le pianiste Sélim Mazari (l’un des derniers élèves de Brigitte Engerer), la flûtiste Mathilde Calderini, sur un «Cantabile et presto» de Georges Enesco, s’illustre autant par sa maîtrise musicale que par sa présence, faisant littéralement corps avec l’instrument.

« Un héritage sans doute de mes nombreuses années de chant et de théâtre », explique celle dont le sens musical, salué par le duo des directrices, doit sûrement au travail réalisé avec le clarinettiste Paul Meyer et le pianiste Eric Lesage. Premier prix, en 2013, du prestigieux Concours international de flûte de Kobé, au Japon, Mathilde Calderini entame une carrière en grand orchestre autant qu’avec le trio Bel Air qu’elle a créé pour un répertoire flûte violoncelle piano notamment contemporain.
Marie-Laure Garnier avec Jean-Gabriel Saint-Martin
 (Laurent Bugnet/Lapin Blanc)
Le chemin inverse - de la flûte au chant - est celui réalisé par une autre belle surprise de ces Révélations, Marie-Laure Garnier, dont « le timbre, la couleur, la résonnance de la voix » ont séduit Françoise Pétro et Sonia Nigoghossian.  Venue de Guyane en métropole pour étudier son instrument, elle découvre par hasard le chant en écoutant aux portes du Conservatoire de Paris. « Cela m’a d’abord permis de me découvrir, puis d’aborder aussi, grâce à la voix, un texte, l’incarnation d’un personnage, une couleur. Sans parler d’un incroyable panel de répertoire ! ».
Et si, en réalité, le passage par la flûte n’est pas atypique des chanteurs, Marie-Laure Garnier peut se prévaloir aussi d’une formation de direction de chœur et d’organiste acquis en répertoire liturgique lorsqu’elle vivait en Guyane. « Le travail n’est pas le même, mais je me nourris aussi de cette expérience, comme de la somme des cultures musicales rencontrées, de la musique religieuse créole à l’oratorio, de Bach à Mendelssohn », précise-t-elle. Aussi Marie-Laure Garnier se dirige aujourd’hui vers la musique de chambre, « mais aussi vers le lied ou le cabaret, pour revenir à un répertoire opératique ». Et de conclure : « je ne suis pas chanteuse d’opéra. Je suis chanteuse ».

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