Un rendez-vous exceptionnel autour du clavecin et de Bach à vivre sur Culturebox
Du 11 au 21 mars, à la Cité de la musique, l'intégrale de l'œuvre pour clavecin de Bach est proposée au rythme de deux concerts par jour. Un marathon du clavecin ? Non, juste l'occasion rare de pouvoir écouter ces œuvres, sur place et sur Culturebox, interprétées par des clavecinistes, parmi les meilleurs du monde et toute génération confondue (voir le programme ci-joint), sur des instruments historiques issus de collections particulières ou du très riche Musée de la musique (de la Cité de la musique à Paris). Une présentation de ces clavecins vous sera proposée sur ces colonnes.
Faire connaître un patrimoine
"N'en déplaise aux grincheux ou aux ignorants, le baroque n'est ni poussiéreux, ni ennuyeux, il est festif et joyeux, riche et lumineux jusque dans ses tragédies et ses motets". L'auteur de ces paroles est Jean Rondeau, claveciniste d'à peine plus de vingt ans, le cheveu ébouriffé et le jazz (au piano) en deuxième passion. Lui-même participe à la série de concerts de la Cité de la musique. Et d'ajouter, dans son article intitulé "Le clavecin déchu", qu'il y a "un paradoxe du clavecin aujourd'hui", car celui-ci "reste si largement méconnu du grand public, ignoré, et parfois même incompris du monde musical lui-même". C'est dire si les concerts de la Cité de la musique sont bienvenus pour découvrir un instrument, le clavecin, et un patrimoine, la musique de Bach.
Bach sous toutes ses formes
Réparer l'injustice, cela veut dire, d'abord en effet, s'attaquer à la figure incontournable du baroque, Johann Sebastian Bach. "Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours eu en chantier une œuvre de Bach", nous a confié le claveciniste Olivier Baumont, l'homme qui est à l'origine de la manifestation.
Et inversement, Bach a toujours composé pour le clavecin : de ses premières pièces (du tout début du XVIIIè siècle) écrites quand il avait 15 ans, jusqu'à la dernière, inachevée, le très célèbre "Art de la fugue". Olivier Baumont a dessiné quatre niveaux de présence de l'oeuvre (qui s'interfèrent dans la programmation des concerts) : les pièces de style italien (les concertos et les sonates) ; les partitions françaises (les suites de danse) ; les oeuvres écrites selon la règle du contrepoint dans lequel Bach excelle (dont "Le clavier bien tempéré", les "Variations Goldberg", qui seront jouées par Andreas Staier, et l'extraordinaire "Ricercare à six voix", dans "L'offrande musicale", qui sera interprété par Davitt Moroney) ; enfin, les œuvres "pédagogiques" (comme les "Inventions" et "Sinfonias").
Modernité du clavecin ?
Ce festival de concerts nous a offert également l'occasion de nous interroger sur le clavecin aujourd'hui. Nul doute, c'est un instrument ancien, mais bien vivant. Parce qu'à la faveur de la grande renaissance de la musique baroque depuis près d'un demi-siècle, il a lui-même a connu une seconde jeunesse qui perdure. Mais aussi parce que son répertoire ne cesse de se développer, grâce aux compostions actuelles, contemporaines ou non. Peut-on parler de modernité du clavecin ?
Parmi d'autres, Jean Rondeau interprète mais aussi compositeur pour clavecin, interrogé par nous, évoquera cette dimension. Francesco Tristano aussi, pianiste, qui fut claveciniste aussi à ses heures perdues, et dont le répertoire navigue allègrement entre Bach et … la musique électronique. Enfin, le clavecin inspire aussi un artiste qui dit n'avoir aucune culture savante en la matière.
Le réalisateur Stéphane Brizé ("Je ne suis pas là pour être aimé", "Mademoiselle Chambon", "Quelques heures de printemps"...) nous a dévoilé vouloir utiliser de la musique de clavecin dans son prochain film. Que peut lui apporter cet instrument ? Il nous livrera ses secrets d'écriture de cinéma...
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