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Une violoniste ranime l'enfer des essais nucléaires britanniques en Australie

Avec le morceau "Maralinga", la violoniste canadienne Lara St. John évoque sous un jour nouveau les essais nucléaires secrets du Royaume-Uni en Australie après la Seconde Guerre mondiale, pour lesquels des aborigènes avaient été déplacés, et qui eurent des conséquences dramatiques sur les populations touchées.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Lara St. John chez elle à New York (22 juin 2017)
 (Angela Weiss / AFP)

Native de l'Ontario, Lara St. John essaie d'attirer l'attention sur ce sombre pan d'histoire, longtemps occulté, dans une version orchestrale qui doit être jouée pour la première fois mardi aux États-Unis, à l'occasion d'un concert gratuit dans Central Park à New York.

Le Royaume-Uni, qui cherchait à devenir une puissance nucléaire après la Seconde Guerre mondiale, a mené 12 essais nucléaires majeurs en Australie entre 1952 et 1957, ainsi que des centaines d'autres moins importants avec l'aval du Premier ministre australien Robert Menzies. La plupart de ces essais ont eu lieu à Maralinga, dans le sud du pays, où la majorité des aborigènes ont été déplacés alors que ceux qui sont restés ont été exposés à des niveaux de radiation dangereux.

Ce morceau de 11 minutes écrit par le compositeur australien Matthew Hindson (né en 1968) est marqué par l'énergie du violon et une musique évoquant la violence des essais atomiques. Il s'inspire aussi à un moment d'un chant aborigène de la région. "Beaucoup de gens ont la chair de poule en s'asseyant", fait valoir la violoniste d'origine canadienne.

Par le passé, Maralinga a inspiré des artistes de rock

Maralinga a déjà inspiré des musiciens comme les rockeurs australiens Midnight OilPaul Kelly ou le groupe britannique des Stranglers.
Pourtant, certains jeunes Australiens ne savaient rien des essais nucléaires quand la violoniste a joué devant eux. "J'ai senti que ce morceau en lui-même allait apprendre pas mal de choses aux jeunes australiens (...) comme à moi", a confié la musicienne de 46 ans à l'AFP dans son appartement de Manhattan.

Lisa St. John, qui aime jouer des compositeurs contemporains comme Matthew Hindson en les mêlant à des morceaux plus connus, a découvert la musique rom à l'âge de 11 ans, et ce fut pour elle un tournant. Au début des années 2000, elle interprète pour iTunes des concertos de Bach qui connaissent un grand succès, avant d'adapter la musique des Balkans dans deux albums en 2014 et 2015. "C'est tout ce que je veux vraiment. Personne ne fait de la musique classique pour gagner de l'argent. C'est pour l'art et faire des choses qui dureront éternellement."

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