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Zhu Xiao Mei à la Chaise-Dieu : "Bach, c'est mieux que le Prozac"

En 47 ans d’existence, c’était la première fois le 23 août que le Festival de la Chaise-Dieu recevait la pianiste chinoise Zhu Xiao Mei. Passionnée de Bach, cette femme discrète a connu un destin hors du commun qu’elle raconte dans un livre paru aux éditions Laffont.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Zhu Xiao Mei en répétition au Festival de la Chaise-Dieu 
 (France 3 Culturebox)

Reportage : Gérard Rivollier, Elodie Monnier, Damien Salmon, Amélie Després

Naître dans une famille bourgeoise (mais désargentée) et grandir avec les références de la civilisation européenne, tout cela aurait pu constituer une chance pour Zhu Xiao Mei. Et ce fut le cas dans un premier temps. Initiée à la musique par sa mère qui fit venir un piano à la maison, elle entra au Conservatoire de Pékin en 1960. Avec son maître, Pan Yiming, elle découvrit la musique et une certaine forme d’exigence, celle qui pousse à se cultiver, à maîtriser le corps et l’esprit.

Les camps de Mao et l'oubli de la musique

Mais la Révolution culturelle de Mao va tout faire basculer en 1964. Finie la musique occidentale, l’étude des partitions. Place aux séances d’autocritique publiques. La famille de Zhu Xiao Mei, jugée trop bourgeoise et mise au ban et pour se faire accepter, la jeune femme dénonce son père. Elle finira tout de même aux travaux forcés et restera cinq ans dans un camp.
Le son d’un accordéon lui rappelle l’existence de la musique, complètement occultée pendant de longs mois. Elle se procure des partitions sous le manteau puis réussit à faire venir un piano. Elle jouera du Bach en faisant croire aux gardiens qu’il s’agit de musique populaire chinoise.

Le livre autobiographique de Zhu Xiao Mei 
 (Robert Laffont)

En 1980, Zhu Xiao Mei part vivre aux Etats-Unis, devient serveuse de restaurant tout en reprenant des cours au Conservatoire de Boston. Petit à petit, elle refait surface, enchaîne les concerts et voit sa ténacité récompensée par de nombreux prix. En 1985, elle s’installe en France, un pays qu’elle n’a dès lors plus quitté si ce n’est pour les nombreux concerts qu’elle donne à travers le monde.

"La Rivière et son secret" de Zhu Xiao-Mei aux éditions Robert Laffont -342 pages - 20,50 euros 

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