Comment rester jeune en quatre étapes avec la méthode Paul McCartney
A 72 ans, l'ancien bassiste des Beatles s'est produit vendredi soir à Marseille, dans le cadre de sa tournée européenne, et jouera le 11 juin au Stade de France, à Saint-Denis.
"Sauriez-vous nommer les quatre Beatles ?" Voici le genre de quiz que vous trouvez sur internet en l'an 2015. Paul McCartney, qui aura 73 ans le 18 juin, est la plus active des légendes musicales. Quoi qu'en pensent certains twittos, de plus en plus nombreux, au fil des années, à se demander "mais c'est qui, ce Paul McCartney ?", "Macca" se bat pour rester dans le coup. Vendredi 5 juin, il a entamé une petite tournée française qui ne passe "que" par Marseille et par le Stade de France (tout de même), près de Paris, le 11 juin.
A cette occasion, francetv info a tenté de percer les secrets de cette éternelle jeunesse.
1Fréquenter des jeunes
En 2015, le Paul McCartney s'arrache chez les pop stars. Il fut un temps où, pour faire parler de soi, il fallait cogner un paparazzi ou filer en cure de désintoxication. Désormais, une simple collaboration avec l'ex-Beatles suffit à faire la une : Lady Gaga, artiste pop volontiers gérontophile, en retrait depuis l'échec (relatif) de son album Artpop en 2013, est la dernière à s'être offert les services de l'auteur de Yesterday. C'est lui qui, shooté à la jeunesse, a sollicité la star de 29 ans en l'appelant au téléphone. "Je croyais que c'était une blague et je lui ai raccroché au nez", a plus tard raconté "Gaga".
Quelques semaines plus tôt, le septuagénaire faisait sensation en jouant de la guitare nonchalamment sur le titre FourFiveSeconds entre Kanye West et Rihanna, deux mastodontes du hip-hop et du R'n'B, 64 ans à eux deux (coïncidence ?) Il s'agit d'ailleurs de la seconde collaboration de Paul McCartney avec monsieur Kardashian, après le single Only One, sorti le 1er janvier. L'idée de cette aventure musicale transgénérationnelle est venue à l'ex-Beatles alors qu'il assistait à un concert de Kanye et de son ami Jay-Z, à Londres, en 2012, a-t-il confié au NME (et d'ajouter "qu'à l'instar de Bob Dylan, Jay-Z et Kanye sont des poètes").
"[McCartney] est un collaborateur dans l'âme", a expliqué à MTV (en anglais) le musicologue Joe Bennett, interrogé sur l'omniprésence presque absurde du papy rocker. "Au fil des années, il a écrit et joué avec Elvis Costello, George Michael, Lulu, Michael Jackson, Stevie Wonder, Carl Perkins, les Beach Boys et Tony Bennett [ajoutons Dave Grohl des Foo Fighters, les Super Fury Animals, Eric Clapton ou encore Johnny Cash, l'homme le plus différent de Kanye West de toute l'histoire de la musique enregistrée], donc il est habitué à travailler avec des gens d'horizons et de générations différentes."
2Se fixer comme objectif de "faire mieux que Beyoncé"
Ce conseil vaut pour tout le monde. Toutefois, on peut s'étonner de voir Paul McCartney citer "Queen Bey" comme modèle à suivre en matière de concert. "Quand je m'apprête à monter une tournée, j'aime savoir ce qu'il se fait. Je ne veux pas paraître terriblement dépassé. Donc si on me dit que Beyoncé est la meilleure, j'aime aller vérifier par moi-même et nous mettre au défi de faire mieux", a-t-il expliqué, interrogé au mois de mars par le NME (en anglais). Sans préciser s'il s'est inspiré (et si oui, pourquoi) de la tournée Bangerz de Miley Cyrus.
En mars, du haut de ses 72 printemps, il est devenu l'artiste le plus âgé jamais annoncé comme tête d'affiche du festival Lollapalooza, grand-messe de la pop qui se tient tous les étés à Chicago (Etats-Unis). Un événement pour les fans et le jackpot pour les promoteurs : en 2013, la dernière tournée de Paul McCartney a rapporté 69 584 403 dollars, a calculé Billboard. En 21 concerts (dont 15 à guichets fermés), il a rassemblé 566 696 personnes, se plaçant au 16e rang du classement des tournées les plus lucratives de l'année. Mais attention, ni la date marseillaise, ni la date parisienne de sa tournée Out There n'affichait complet vendredi matin. Qu'importe, McCartney n'a pas l'intention de raccrocher. "Je mourrai sûrement sur scène, dans un fauteuil roulant, en jouant Yesterday", a-t-il d'ores et déjà prévenu. Et nous paierons pour voir ça.
3Toujours se mettre en danger (artistiquement)
Musicalement, Paul McCartney s'est toujours montré ouvert aux courants émergents, louant par exemple la musique concrète dans les années 1960, puis les musiques électroniques dès le début des années 1980 (pour les amateurs, il vient seulement d'inclure à ses concerts la cultissime-décriée Temporary Secretary). En revanche, son jeunisme artistique lui a parfois joué des tours. En 2012, il est ainsi devenu l'éphémère remplaçant de Kurt Cobain (ce type qui a dit : "J'aime les Beatles, mais je déteste Paul McCartney") dans une étrange mouture de Nirvana. Six ans plus tôt, il prenait part à cet improbable medley entre Yesterday et Numb, de Linkin Park en duo avec Jay-Z, sur la scène des Grammy Awards 2006. Extrait : (Paul) "Yesterdaaaaay" (Jay Z) "Han ! Han !" (Paul) "All my troubles seems so faaaar awaaaaay" (Jay Z) "Dat's right ! Oh !" Bref...
End of the world! Paul McCartney to be Kurt Kobain's stand-in for Nirvana re-union *closes eyes, puts fingers in ears* http://t.co/U3htUZkh
— Jim Munro (@JimMunro) December 12, 2012
Alors que les ventes d'albums, tous artistes confondus, ont rejoint John Lennon et George Harrison six pieds sous terre, "Macca" s'essaye à de nouvelles façons de partager sa musique. Il a ainsi travaillé pendant près de quatre ans à la bande-son du jeu vidéo Destiny (un petit frère de la franchise Halo, un blockbuster du genre). Si le résultat, dévoilé en décembre, a horrifié les fans de McCartney d'une part, et les gamers, d'autre part, explique Forbes (en anglais), saluons la volonté de se diversifier (mais pitié, plus jamais de Paulogramme – un hologramme de Paul – dans un paysage de synthèse).
Quant au programme de l'année 2016, il est déjà très chargé. L'ex-Beatles prépare un film d'animation adapté d'un livre pour enfants qu'il a écrit en 2005, High in The Clouds, et dont il a composé la bande originale, a révélé Deadline (en anglais) en mai. Il prêtera également sa voix à l'un des personnages phares.
4Se maintenir en forme
Tel Dorian Gray, Paul McCartney a-t-il dans son grenier un portrait de lui qui vieillit à sa place ? Comme le héros d'Oscar Wilde, l'ancienne tête pensante des Wings n'a pas pris une ride sur les affiches (photoshopées) promotionnelles de sa dernière tournée. Mais il n'empêche. A 73 printemps, il s'en sort bien, hormis un petit air de ressemblance avec Jessica Fletcher, l'héroïne d'Arabesque, estiment les auteurs de ce sketch de Funny or Die.
Pas plus tard que le 29 mai, un journaliste du Daily Mirror (en anglais) racontait avoir vu de ses propres yeux le papy rockeur faire le poirier dans les loges. S'il a arrêté de fumer de l'herbe (dont il était très friand) "il y a longtemps", "'Macca" lui a raconté ne pas se refuser un petit verre de vin ou une bonne Margarita."Je fais du cross-trainer, je cours, un peu de cardio aussi. Puis je soulève des poids, je fais des abdos avec une 'Swiss ball' et je termine par une série d'étirements. Et enfin, le poirier", a expliqué le militant végétarien (sans doute) le plus connu du monde.
Une vraie pile électrique, quitte à s'attirer les moqueries des internautes en esquissant quelques pas de danse devant ses copains d'ELO dans le public des Grammy Awards. Une prestation "embarrassante" selon certains médias au discours jeuniste, capables de nier de solides faits : quelqu'un qui danse au milieu de gens assis, même jeune, a l'air idiot (regardez comme Sean Lennon – fils de –, en arrière-plan avec lunettes et chapeau, fait le type cool à côté de cette excitée de Taylor Swift, bien plus jeune que lui.)
A 72 ans, la santé, ça compte. En mai 2014, la légende a été contrainte d'annuler une tournée en Asie, terrassé par une bronchite. La même année, la presse américaine s'est amusée de ses ratages de colorations, destinées à masquer des cheveux évidemment blancs. Certains fans de l'artiste le supplient de prendre sa retraite, peinés par ce qu'ils estiment être un déclin artistique (notamment au niveau de la voix, selon cette tribune d'un amoureux des Beatles et de "Macca", publiée en 2010 dans I'International Business Times.) Mais reconnaissons que, pour un mec censé être mort en 1966, Paul McCartney s'en tire encore très bien.
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